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Review : shame – Drunk Tank Pink

Review : shame – Drunk Tank Pink

Après un premier album qui a bien secoué la scène britannique en 2018, les toujours pas moins excités cinq gars de shame reviennent avec leur deuxième album : Drunk Tank Pink.

Si vous pensiez que les confinements et une un peu trop grande pause dans les concerts allaient calmer les petits Londoniens de shame, vous aviez tout faux. Il en faudra un peu plus pour tempérer ces cinq là ! Non sans effet sur eux, cette année 2020 leur a permis d’expérimenter plus qu’un peu. Drunk Tank Pink ça sonne bien come du shame, il n’y a pas de doute là-dessus et c’est ça qu’on aime. Mais ce deuxième album est certainement plus texturé, plus abouti, que Songs of Praise, et c’est ça qu’on aime encore plus.

PAPAPA !

On l’a dit, shame n’a pas perdu de sa nervosité, de sa vigueur. Avec des titres comme Alphabet ou Great Dog, le groupe nous prouve que l’énergie qui le menait à la sortie de Songs of Praise en 2018 les accompagne toujours. Mais ici c’est une nervosité bien mieux maîtrisée, sans pour autant être totalement domptée, qui se retranscrit dans des sons de guitares plus saisissants. La légende raconte même que Sean Coyle-Smith, le guitariste, se serait enfermé pour faire quelques expériences avec les sons de sa guitares. A ça s’ajoute rythmes exaltants, parfois saccadés, et toujours percutants. Drunk Tank Pink en regorge mais les meilleurs exemples seraient surement les « papapa » de Nigel Hitter ou encore Water in the Well. C’est sans oublié bien sûr Charlie Steen qu’on peut imaginer sauter partout sur scène rien qu’en l’entendant sur certains titres.

rose anxiété

Et face à ce déchaînement, shame dévoile aussi sa capacité à créer des moments presque de flottement absolument saisissants. Quand dans Born in Luton on démarre avec une minute de rythmique hyper rapide et de milliers de coups de guitare, le ralenti qui suit prend aux tripes. Et le groupe ne s’arrête pas là. Dans Snow Day ou Station Wagon, shame nous offre des rythmes bien plus posés qui donnent toute leur dimension aux paroles souvent parlées.

Prenant son nom à une couleur aux vertus calmantes, pacificatrices, Drunk Tank Pink est bien loin d’être emprunt de sérénité. Comme chez Fontaines D.C., l’envolée fulgurante du début de leur carrière semble avoir été propice à quelques montée d’anxiété. Et ça donne des moments stupéfiants. Je pense à la deuxième moitié de Station Wagon et la voix parfois presque suffocante de Steen a en donné des frissons qui vient clôturer l’album d’une manière absolument magistrale.

En bref

Drunk Tank Pink, sans perdre une once de l’authenticité et de la spontanéité de son prédécesseur, est un album dont on ne se lassera pas de si tôt tant il est texturé et saisissant – oui cet article contient ce mot probablement beaucoup trop de fois mais c’est pour dire à quel point shame réussit ici à provoquer quelque chose de physique en nous.


Tracklist

1. Alphabet

2. Nigel Hitter

3. Born in Luton

4. March Day

5. Water in the Well

6. Snow Day

7. Human, for a Minute

8. Great Dog

9. 6/1

10. Harsh Degrees

11. Station Wagon

Notre sélection : Born in Luton, Snow Day, Water in the Well, Station Wagon

NOTE : 17/20

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