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Interview : Dead Myth

Interview : Dead Myth

A une semaine de la sortie de leur album Shores, on a passé un petit coup de fil à Clément et François de Dead Myth !

Salut ! Déjà, merci de nous accorder cette interview. Nous on vous a découvert il y a presque deux ans, quand vous avez sorti votre EP, mais pour ceux qui ne vous connaissent pas est-ce que vous pouvez vous présenter, présenter Dead Myth.

François : On est un groupe qui est né en 2018, donc y’a maintenant presque quatre ans. Et puis on fait de la musique plutôt rock garage psyché. On a du mal à mettre une étiquette sur tout ce qu’on fait parce qu’il y a quand même pas mal de facettes et d’orientations musicales, notamment dans le dernier album, enfin le premier album qui sort le 8 avril.

Clément : On est à trois aussi dans le groupe, je sais pas si tu l’as dit. Mais voilà François a bien résumé.

François : On est tous les trois du Havre à l’origine. Clément et Jordan vivent au Havre et moi je vis à Paris donc on travaille un petit peu à distance. D’ailleurs on a écrit une chanson sur Le Havre.

Clément : Qui sort tout bientôt, qui a été clipée y’a pas longtemps. C’est une petite carte postale du Havre.

Et du coup, votre premier album sort dans une semaine maintenant. Vous vous sentez comment avant la sortie ?

Clément : J’ai hâte !

François : Pareil ! Hyper excité à l’idée, déjà de le sortir parce que ça fait un petit moment que c’est dans le four, et déjà ça ça fait plaisir. Et puis j’ai hâte de voir aussi la réaction des gens, est-ce que les gens vont l’aimer, vont l’écouter.

Clément : Voir comment l’album va être accueilli. Parce que là c’est vrai, comme dit François, ça fait un moment là, on l’a enregistré y’a plus d’un an maintenant. Ça été un an de préparation en fait pour l’album, c’est-à-dire des arrangements, l’enregistrement en plus. On a pris notre temps, on aurait pu prendre notre temps encore assez longtemps. Mais là on travaille avec du monde qui nous a poussé au cul pour qu’on sorte tout ça dans les temps. Et puis y’avait la tournée surtout, on voulait le sortir avant la tournée. Donc hâte surtout qu’il sorte, que les gens l’écoutent !

©666biche

Donc comme je disais, nous on vous a découvert avec votre premier EP y’a deux ans, il s’est passé quoi pour vous depuis ?

Clément : Y’a eu pas mal de choses hein !

François : Beaucoup de choses. Déjà on s’est entourés d’une équipe, label, tourneur, etc. Notamment un tourneur italien qui s’appelle YTC Bookings.

Clément : Pilori Prod aussi pour la France.

François : Tout à fait.

Clément : On a eu aussi du coup Anthon (Le Cèpe Records) qui signé notre premier EP, avec qui on va signer le deuxième, enfin le premier album. En fait y’a une petite famille qui s’est formée. On a eu aussi, plus au niveau technique, on a eu des gens qui nous ont accompagnés. On avait Jordan à la base au son, qui est maintenant le batteur du groupe. Donc on a perdu quelqu’un au son, on va essayer de retrouver. On a toujours quelqu’un mais un peu plus compliqué avec lui. On a quelqu’un aux lumières aussi. En fait on a toute cette petite équipe et on a eu du monde pour nous aider pour les clips aussi. Voilà ça c’était la grosse équipe et puis on a eu la chance de pouvoir faire pas mal de concerts quand même en sortie de confinement. On a eu l’occasion de jouer au Trabendo, c’est la première date qu’on a fait avec Jordan d’ailleurs. Et ensuite on a enchaîné avec quelques dates, beaucoup de dates à l’extérieur et quelques belles dates au Havre notamment avec Altın Gün au Tetris, voilà. Et le Tetris qui nous file un gros coup de main aussi sur tout ce qui est dossiers. Là on va faire une résidence, ils nous acceptent une résidence alors qu’on n’est pas spécialement accompagnés par la structure, mais ils nous filent un petit coup de main à côté.

François : Et pour compléter tu dis, ce qui s’est passé aussi entre l’EP et l’album c’est les confinements, ce qui nous a permis de composer en majeure partie les chansons de l’album. Donc on a eu le temps de se poser, de composer des choses.

Et vous disiez que vous êtes entre Paris et Le Havre, vous fonctionnez comment pour composer et enregistrer ?

François : En général, les bases des chansons viennent de moi. Je compose de chez moi en fait, sur mon ordinateur et ma guitare, et puis on s’échange les sons, les projets, parce qu’on bosse sur MAO donc sur Logic Pro. Et donc on s’échange les projets, Clément enregistre sa basse, moi je rajoute mon chant, etc, etc. Et puis ensuite on a un morceau qui est presque abouti et là on se retrouve ensemble pour le mettre en place en répet.

Clément : Souvent on fait déjà un peu d’arrangement aussi. On fait déjà les structures directement, donc des fois on vire des passages qu’on a composé l’un ou l’autre. On se dit « est-ce que ça serait pas mal de virer tel ou tel passage ? ». Je me rappelle qu’on avait fait ça pas mal de fois sur certains morceaux où du coup on partait de un couplet un refrain et puis après on copie-colle et on voit si ça marche ensemble, est-ce qu’on met un petit break là. Ça marchait comme ça, en tout cas ça fait longtemps qu’on n’a pas composé parce que là on était tellement occupés par l’album. On est assez excités de reprendre la création avec François en tout cas.

François : D’ailleurs on a une petite chanson qui a commencé à être composée et qui a été initiée par Clem.

Clément : Oui ça pour le coup c’est moi qui ai envoyé pour le beat et pour la basse en premier avant de composer les mélodies. Ca dépend, c’est assez rare que ça vienne de ma part en fait parce que sortir juste un rythme de basse et une batterie c’est toujours un peu plus difficile pour commencer à composer vu que c’est pas spécialement mélodique.

 

Nous on a déjà pas mal écouter l’album et par rapport à l’EP j’avais l’impression qu’il y avait un truc un peu moins solaire, estival, c’est ce qu’on a pu entendre sur Living Hell qui est déjà sorti. Et du coup vous avez cherché à faire quoi avec cet album ?

Clément : On n’a pas spécialement cherché à la base.

François : Ouais, je pense que c’est venu un petit peu comme ça. Et puis simplement les morceaux qui ont été composés sont déjà un petit peu plus froids de base. Et puis je pense que c’est venu s’intensifier avec le fait de travailler avec Hugo Magontier qui a fait le mix de notre album, qui lui est le batteur du groupe rouennais SERVO qui font de la cold wave donc déjà de nature très froide. Donc je pense que ça ça a aussi accentué le fait que l’album sonne un petit peu plus, enfin un peu moins solaire que l’EP.

Clément : Ouais, on a rendu un peu nos trucs un peu plus froids on va dire. Je pense que ouais effectivement y’a le mix mais y’a aussi toutes les mélodies guitares qui ont été rajoutée en fait au fur et à mesure des compositions, parce qu’au début en fait y’a pas mal de morceaux qui ont été composés avant qu’on entame un enregistrement. Et du coup certains avaient vraiment pas du tout la même gueule. Y’en a qui ont beaucoup changé dans cet album, des morceaux qu’on joue depuis très longtemps et qui ont encore été modifiés. Je pense que là sur un des morceaux, on doit être à une version 15 au moins. Juste rien que les mélodies ont changé du tout au tout, on a gardé juste une base, une structure, et puis on a supprimé des choses.

François : Au final, la chanson n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était au début mais elle colle avec l’album.

Clément : C’est un morceau qui sonnait stoner au début et puis maintenant plus du tout, on l’a trop modifié.

Après y’a quand même une énergie qui est un peu la même que sur l’EP, on vous reconnaît bien.

Clément : On pas non plus essayé de changer du tout au tout.

François : Ouais, on n’avait pas une volonté de se dire on va faire plus froid, plus métallique ou je ne sais quoi. On a quand même les mêmes influences donc forcément je pense que ça entend que c’est toujours nous qui jouons et que c’est la même intention de base. Mais tant mieux si y’a une évolution sonore.

Clément : C’est ça, ça avait déjà commencé un peu à changer avant l’EP en fait, avant la release de l’EP. Le premier morceau qui a été dans cette veine là c’était du coup le troisième de l’album, Swing into the Light. Celui là c’est celui qui a un peu déclenché tous les morceaux un peu plus froids de l’album, un peu plus énervés aussi sur certains passages. Voilà, je sais pas ce que t’en penses François, mais c’est comme ça que je vois.

François : Ouais ouais clairement.

Clément : Le morceau a été composé y’a à peu près deux ans ans et voilà. Celui-là il a pas trop changé pour le coup mais voilà ça initie aussi à un truc où on se dit « Ah ouais c’est quand même vachement bien d’avoir des sonorités un peu plus froides dans notre son ». Je sais pas trop comment expliquer, c’est venu tout seul, et puis c’est aussi les influences qui font ça.

Et du coup vous parliez de vos influences, vous avez écouté quoi là pendant la composition de l’album ?

Clément : Moi c’est surtout Dive qui m’inspire pas mal sur les rythmiques, sur les mélodies. Enfin ça m’inspire beaucoup, c’est un groupe que j’écoute assez souvent depuis longtemps. Sinon moi je suis très punk dans ce que j’écoute en général. Là un peu moins en ce moment, on est sur de la dreampop mais voilà c’est un peu l’entre-deux. Soit je vais écouter un truc super violent et hyper énervé soit je vais être vraiment dans le truc très détente, jusqu’à aller sur des albums de PNL et d’Orelsan tu vois, donc rien à voir.

François : J’écoute des choses aussi assez variées. Je suis aussi très porté sur Dive, là-dessus on se rejoint avec Clément. J’écoute pas mal aussi Kae Tempest, enfin des groupes anglais comme ça j’aime bien, pour le coup qui n’ont rien à voir, c’est plutôt rap. Mais ouais on a des influences très variées. Pour ce qui est de Jordan je saurais pas dire pour lui.

Clément : Jordan il vient du punk rock. On se connaît depuis presque plus de dix ans, c’est mon meilleur pote. Et lui il vient surtout du punk rock donc je pense que s’il rejoignait un peu nos trucs dans ces compositions là, lui kiffe à mort Ty Segall par exemple. Là je sais pas, en ce moment, il est très sur un groupe, enfin je crois que c’est un artiste solo, qui s’appelle Day Wave, très cool aussi. Voilà, pour parler un peu de ce qu’il écoute, sinon c’est un gros fan de punk rock californien, à fond le soleil quoi.

L’EP vous aviez pas trop pu le faire vivre sur scène directement après la sortie avec tous les confinements et tout ça, et du coup vous vous sentez comment d’avoir une sortie qui s’enchaîne directement avec une tournée ?

Clément : Bah déjà on est pressés. Parce que du coup faut qu’on se prépare. Le jouer déjà parce que certains morceaux ça fait un moment qu’on les a pas joués, du coup là c’est vraiment je pense, niveau préparation c’est un peu de stress. On sait pas ce qui nous attend c’est notre première tournée aussi. Donc entre l’excitation et un peu de stress on va dire. Je sais pas ce que t’en penses toi François ?

François : Ouais clairement c’est ça. Moi j’ai qu’une hâte c’est de partir, en plus pour une première tournée c’est vrai qu’on aurait pu faire une tournée en France mais non c’est une tournée européenne ! Autant faire les choses à fonds. Mais non, carrément excité et puis ouais un peu de stress. Là ce weekend, comme disait Clément tout à l’heure, on a une résidence de prévue, donc sur deux jours complets. Donc là on va mettre tout ce qu’il faut en place pour être prêts. Moi je pense que ça sera un peu rock n’ roll mais c’est un petit peu le but aussi.

Clément : Ouais ! Pour la tournée en tout cas, y’a kla préparation musicale mais je fais une préparation physique aussi pour ma part. Je fais beaucoup plus de sport qu’avant. Je me prépare à subir quinze jours de concerts pour être en forme.

François : Oui tu vas perdre des points de vie !

Clément : C’est ça donc j’essaie d’être résistant, donc préparation sportive aussi à côté.

François : Sachant que la tournée là, on a quinze dates mais qui s’enchaînent, sans creux du tout, sans pause.

Clément : On n’a personne pour nous accompagner aussi, parce qu’on n’a pas de camion, on a un kangoo. Donc on part à trois.

François : On n’a pas l’habitude de tourner et là on n’aura pas l’occasion de se poser trop longtemps ça va être vraiment sport. Mais bon, on est contents hein !

J’ai qu’une hâte c’est de partir, en plus pour une première tournée c’est vrai qu’on aurait pu faire une tournée en France mais non c’est une tournée européenne !

Et pourquoi une tournée européenne directement ?

François : C’est notre tourneur, d’ailleurs c’est Anthon du Cèpe Records qui nous a mis en relation avec lui, qui nous a contacté, alors je sais plus à quel moment il nous a contacté.

Clément : Soit c’était avant l’EP, soit c’était après mais c’était vraiment dans cette période là donc ouais c’était en 2020.

François : Donc à l’origine c’est ça, on devait tourner après la sortie de l’EP et en fait avec le confinement, la tournée avait été annulée, puis reportée en 2021, à nouveau annulée, y’avait un micmac comme ça. Et au final, il s’est débrouillé pour la reporter en avril 2022 et en fait ça collait pile poil avec la sortie de l’album donc on s’est dit « Banco ! » ça va être parfait on va pouvoir partir et défendre l’album à la place de l’EP pour le coup.

Et c’est quoi vos projets pour la suite après cet album ?

Clément : Déjà le défendre énormément, vu qu’on n’a pas eu l’occasion de le faire pour l’EP. Là je pense, on va roder le live. Du coup là on a quinze jours pour le faire donc je pense qu’on va être large. Et après ouais ce qu’on aimerait bien c’est faire quelques festivals, enfin en tout cas pour ma part, on s’est pas concertés là-dessus mais je pense qu’on est d’accord pour dire qu’on a envie de jouer en concert un maximum. Après c’est aussi reprendre, là ça y’est il va sortir l’album, on va le roder et donc on va recommencer à composer aussi.

François : Ouais l’idée c’est de tourner, ensuite de continuer à faire un max de dates et puis en parallèle se remettre à composer, bosser sur de nouvelles idées.

Clément : En fait retrouver un rythme de travail comme on avait avant. C’est-à-dire que là en fait on a été dedans pour l’album, on a eu aussi pas mal de boulot chacun de notre côté du coup ça a été un peu difficile de se retrouver. Et en fait les concerts faisaient que, comme on avait Jordan qui arrivait, il a dû apprendre tout le set, on a du répéter tout ça et on avait pas le temps de bosser des nouvelles choses ensemble. Donc on s’est concentré sur les concerts qu’on avait et après l’album. Là pour la suite j’espère qu’on va pouvoir retrouver juste cet équilibre entre jouer en concert et puis composer. Et je pense qu’on va le faire, y’a pas de soucis là-dessus !

François : Oui oui !

Et l’album vous l’avez déjà composé à trois, ou que tous les deux ?

François : C’était tous les trois. Enfin tous les deux plus Baptiste qui était à la batterie avant Jordan, qui avait une belle oreille aussi et qui notamment sur les arrangements apportait beaucoup.

Clément : Il est très exigeant avec lui-même et donc il est très exigeant avec nous aussi. Du coup ça a donné un enregistrement ou je fais « T’as pas écouté ce qu’on avait fait avant ou alors ce qu’on jouait en concert ? », il nous refaisait faire des choses jusqu’à nous faire péter un plomb. Ouais c’est un ouf là-dessus. Mais effectivement, il a été très déterminant aussi pendant l’enregistrement, où il nous a poussé à refaire des choses, des détails mais des détails hyper importants en fait. Et maintenant je me dis qu’il avait carrément raison.

François : Big up à lui !

Clément : Big up à Baptiste !

On est super contents de s’entourer de gens aussi cool !

Vous avez un petit mot pour la fin ?

François : Ouais,  j’y pensais là justement. On n’a pas mentionné Nacho de Time Room Records qui a rejoint l’aventure très récemment. En fait Anthon lui a fait écouter notre album et il est tombé, enfin il a carrément kiffé.

Clément : Il est carrément tombé amoureux c’est ça que tu voulais dire ?

François : Ouais voilà ! Et du coup il participera à la sortie du vinyle. Parce que là y’a des CD qui sont en fabrication actuellement, qui seront disponibles pour la tournée. Et on va certainement aussi lancer une fabrication de vinyles. On aurait aimé le faire avant, on n’a pas réussi à tenir les délais mais ça sera fait. Et du coup Nacho a rejoint l’aventure.

Clément : Ouais, Time Room Records. Et aussi Lucie qui a rejoint l’aventure, qui nous file un gros coup de main niveau presse. Enfin c’est pas un coup de main mais en tout cas on travaille ensemble et on est super contents de s’entourer de gens aussi cool !

François : Voilà, c’était pour les remerciements.

Clément : Mais ouais, carrément hâte de partir, là ça arrive très vite. La sortie de l’album aussi, très vite donc ça va être cool !

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