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Interview : Saint DX

Interview : Saint DX

On a rencontré Saint DX, autour d’un thé, à la Brasserie Barbes. On a discuté de son premier EP, de sa date au Point Ephémère et de l’influence de Mélanie C des Spice Girls sur sa musique.

Hello Saint DX ! Peux-tu te présenter et nous présenter le projet ?

Je m’appelle Aurélien, je suis Saint DX. Je fais de la musique pop et des chansons d’amour.

Quel est ton parcours musical ?

J’ai commencé le piano à l’âge de 7 ans. Je n’étais pas très assidu, je préférais jouer aux jeux vidéos que de faire du piano et du solfège. J’ai redoublé toutes mes classes de solfège. J’ai redécouvert la musique avec la guitare quand j’étais au collège. C’est à ce moment que j’ai su que je voulais faire de la musique et que c’était une nécessité.

Quelles ont été tes influences ?

Mes influences les plus fortes remontent à cette période. J’ai beaucoup écouté de BO de films comme celle du Grand Bleu d’Eric Serra ou Ryuichi Sakamoto avec Furyo. Ensuite, ça a été beaucoup les Beatles et Michael Jackson.

 

Le premier CD que j’ai acheté c’était Play de Moby. Et j’étais aussi fan de Mélanie C des Spice Girls qui avait une chanson Never Be The Same Again avec beaucoup de textures. C’est à ce moment que mon esprit musical a commencé à se former, à distinguer la basse, la batterie, à comprendre séparément la musique.

On te présente souvent comme un crooner avec des références aux années 80. Comment l’expliques-tu ?

Quelqu’un a fait un article dont le titre était : « Saint DX, la synthèse du crooner contemporaine » et cela a suffi pour que cela se répande comme une traînée de poudre.

Mais je comprends la référence. Un crooner à la base, c’est quelqu’un de très mélancolique, qui travaille beaucoup la texture de la voix avec le micro. Donc oui, je peux carrément me reconnaître dans l’idée d’être un crooner mais je pense qu’aujourd’hui, l’expression est complètement déviée de son sens. Serge Gainsbourg a été le crooner le plus influent en France avec son travail de rythmique, de texture de voix, de placement du micro, d’effets …

Tu évoques Serges Gainsbourg. Tu as tourné pendant 2 ans avec Charlotte Gainsbourg. Peux-tu nous raconter cette rencontre ?

Je travaillais sur les morceaux de Saint DX avec Bastien Doremus qui est producteur et mixeur. Il travaillait sur le live de Charlotte Gainsbourg, il avait besoin de quelqu’un pour s’occuper des machines et il m’a proposé de le faire.

Ensuite, en rencontrant Charlotte Gainsbourg, en passant du temps avec elle et toute l’équipe, faire ses premières parties en France et en Europe s’est fait un peu naturellement.

Qu’est ce que cela t’a apporté / appris ?

J’en  retire déjà une intermittence confortable et c’est hyper important ! Avant cela, j’étais au RSA et je faisais des ménages pour Air Bnb. Je ne pouvais pas mettre tout mon temps au service de ma musique car j’étais obligé de travailler et ça m’a vraiment libéré de ce poids à un âge assez tardif (j’ai 32 ans).

 

Ça a été une opportunité de dingue et c’était fou. En plus, j’ai toujours rêvé de parcourir le monde en faisant des concerts et j’ai eu la chance de pouvoir le faire, de voyager et d’être confronté à des grandes scènes, des grands festivals, ça a été extraordinaire ! Il y a aussi un travail d’équipe : voir comment fonctionne une tournée à un tel niveau et le niveau d’engagement. On était 15 sur la route, c’était trop bien et hyper intéressant !

J’ai lu que tu ne voulais pas que cet EP ait la dénomination de « premier album » mais plutôt un « grand EP » ou « mini album ». Pourquoi ?

J’ai mis 2 ans à faire l’EP : à Paris, dans ma chambre, dans plein de studios différents, à la campagne, en Normandie, à Los Angeles ou dans des chambres d’hôtel pendant la tournée avec Charlotte Gainsbourg. Sur l’EP, ce sont des chansons que je faisais comme ça, tout seul, sans penser qu’elles allaient se retrouver sur un support toutes ensemble.

A l’inverse, pour le prochain disque, je suis en studio avec mon ami Antoine qui est à la batterie. On travaille sur une dizaine de chansons dans une sorte de cohésion.

Comment se déroule le process de création chez toi ?

C’est beaucoup un beat au départ, une rythmique avec des accords. Ensuite, je laisse tourner des mélodies de voix.

Mais en réalité, il y a tellement différentes façons de composer une chanson. Parfois, ça va être un bout de phrase que je vais avoir envie de dire. Parfois, c’est une rencontre que je peux faire dans une journée qui va m’inspirer et je vais avoir envie d’écrire. Mais, à chaque fois c’est différent.

Après au final, on passe son temps à faire la même chanson sauf qu’elle change. Quand tu écoutes les Beatles, même s’il y a plein d’albums qui sont différents les uns des autres, tu les reconnais toujours.

Je réécoutais, en arrivant, la toute première chanson de Kanye West, sortie en 2003/2004. Elle est toujours aussi cohérente avec ce qu’il sort aujourd’hui.

En parlant de bout de phrase que tu as envie de dire, c’est quoi pour toi « l’amour fou » que tu chantes sur Prime of your life ?

L’amour fou, c’est ce que j’ai vécu avec ma copine quand on était ensemble. J’ai dit cette phrase quand on venait de se séparer, c’était hyper dur. Et je pouvais inscrire dans les to-do lists de la vie « j’ai connu l’amour fou ».

Pourquoi cette reprise de Take My Breath Away ?

Le nom Saint DX vient de cette chanson parce que depuis petit, je suis obnubilé par cette ligne de basse. Je suis allé checker sur internet pour savoir d’où venait ce son de basse et il s’avère que c’était un DX 7 que j’ai acheté sur internet et ça a été immédiat. J’ai fait plein de chansons avec, je suis tombé amoureux de tous les presets de DX 7, de tous les sons de synthèse à l’intérieur et j’ai donc repris la chanson naturellement.

Comment s’est passé le Point Ephémère ? Comment l’as-tu vécu ?

C’était le meilleur concert de ma vie. Ça a été un moment suspendu. J’ai mis vraiment beaucoup de temps pour redescendre de ce nuage. Je crois que je ne suis toujours pas redescendu ! En 1h de concert, j’ai grandi. J’appréhende la scène de manière différente.  La tournée de 2 ans avec Charlotte Gainsbourg m’a énormément apporté mais c’est rien comparé à cette heure que j’ai passée au Point Ephémère. Ça a été très fort !

 

Malgré le problème technique, j’ai été très content que cela se soit passé. Parce qu’avec cet incident, ça m’a permis de puiser au fond de moi même et je me suis rendu compte que j’étais capable de faire des choses. Souvent, j’arrivais sur scène avec un truc « moi contre eux » vis à vis du public, avec une posture où il y avait vraiment une barrière et une distance. Ça m’a permis de complétement casser cette appréhension que j’avais de la scène et de pouvoir vraiment être en communion.

Que nous prépares-tu pour ton prochain concert à La Maroquinerie, le 21 avril ?

Je prépare plein de trucs, plein de nouveaux morceaux. Je suis en train de travailler avec des gens donc je garde la surprise mais il y aura des guests qui viendront à la Maroquinerie, ça va être cool !

Quels seraient les conseils que tu donnerais aux jeunes artistes qui se lanceraient ?

Surtout ne pas avoir peur et n’avoir honte de rien, vraiment. Dès que tu sens qu’il y a quelque chose qui va ou qui ne va pas, il faut foncer ou l’écarter. Il faut tout le temps s’écouter, écouter son corps, être patient et ne jamais lâcher, c’est trop important. Je me le dis encore à moi même maintenant. Ça vaut pour tout le monde et à tout moment.

C’est marrant parce que je vois plein de jeunes qui démarrent et qui sont tellement plus matures que moi quand j’avais leur âge.

Quels sont tes derniers coups de cœur du moment que tu voudrais nous faire partager ?

L’album Modus Vivendi de O70 Shake. C’est une protégée de Kanye West et je suis trop fan. C’est vraiment fascinant.

L’album Concrete and Glass de Nicolas Godin, sur lequel a travaillé Pierre Rousseau, qui est un ami et que je salue.

Le titre Oui ou Non d’Angèle, c’est ma petite pépite.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Arriver à bien finir mes chansons et avoir une intermittence confortable encore quelques années.

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