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Review : Animal Triste – Animal Triste

Review : Animal Triste – Animal Triste

Le groupe rouennais Animal Triste nous ouvre enfin les portes de sa tanière pour nous délivrer un premier album éponyme qui nous ramène aux sources d’un Rock&Roll authentique et instinctif.

Quand on écoute cet album, on se demande de quel coin des Etats-Unis ou de l’Angleterre peuvent bien venir les 6 membres d’Animal Triste. Et pourtant c’est bien de Rouen que vient le groupe. Français donc mais n’ayant rien à envier à leurs camarades d’outre Manche, Animal Triste revient aux sources d’un rock brut mais très actuel. L’influence de grands noms du rock des années 80 comme les Rolling Stones, The Clash ou encore U2 transparaissent à travers les rythmes emprunts de liberté et de révoltes de cet album. Ne tombant cependant jamais dans le piège d’être une pâle copie de ces groupes qui ont fait l’histoire, Animal Triste apporte sa propre touche au genre et, à travers ce premier album, nous présente son univers authentique et misanthrope.

L’album s’ouvre sur Darkette. Une chanson à l’univers sombre, torturé, presque spectral qui nous absorbe sans difficulté. Crépusculaire, ce titre contraste habilement avec le suivant : Shake Shake Shake au style beaucoup plus positif et emprunt d’espoir. Tout au long de l’album on alterne d’ailleurs entre des sons très froids et un optimisme assumé. Parfois même en passant d’une émotion à l’autre au sein d’une même chanson comme sur Wild at Heart ou encore Amor Bay, où l’on retrouve un coté plus pop. La recette fonctionne à merveille et ravive en nous la flamme qui avait un peu tendance à faiblir en cette fin d’année froide et confinée. L’aérien Sky is Something New, apporte une positivité plus mystique à l’album. Ce morceau semble nous dire que le meilleur est à venir, il suffit d’être un peu patient et confiant en l’avenir.

En reprenant Dancing In The Dark de Bruce Springsteen, Animal Triste dépoussière ce titre culte. Si le titre est bien évidemment un classique du genre, les synthés, présents sur l’original, ne l’ont pas aidé à traverser les années sans prendre une ride. Les normands lui rendent donc un bel hommage en assombrissant ce titre à l’aide de sons grésillants, et d’une voix posée. Au tout début du morceau, on a d’ailleurs presque l’impression d’entendre The Lumineers tant la voix du chanteur se fait douce. Puis la musique monte en puissance et on retrouve bien le rock à l’ancienne d’Animal Triste.

« Ce n’est pas parce que l’époque est sombre qu’on ne va pas danser. »

 

Lorsque résonnent les premières notes de Vapoline, on monte en voiture avec le groupe pour un voyage que l’on imagine déjà riche en rencontres et en aventures. Marqué par la même légèreté, Out of Luck clôture l’album sur une note optimiste, comme si toute la douleur s’était envolée pour ne laisser que les possibilités infinies d’un futur plein de promesses.

En guise de décor pour habiller leur scène intime, une image sombre, montagne à peine éclairée par la lune froide et pleine, monolithe altier à l’ombre duquel ils viennent par les nuits de solstice déposer griffes, becs et crocs en sacrifice. La pochette du premier album d’Animal Triste, dont les huit titres on été enregistrés dans les brumes normandes, est à l’image de ce projet : sombre mais pleine de promesses.


Tracklist

1. Darkette

2. Shake Shake Shake

3. Dancing In The Dark

4. Wild at Heart

5. Sky is Something New

6. Amor Bay

7. Vapoline

8. Out of Luck

Notre sélection : Darkette, Shake Shake Shake, Wild at Heart

NOTE : 17/20

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