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Interview : Kid Among Giants

Interview : Kid Among Giants

Présenté il y a quelques semaines à travers notre rubrique Introducing, Kid Among Giants est sans aucun doute une de nos plus belles découvertes de ce début d’année. On a échangé avec lui. 

Salut Robin ! Pour débuter cette interview, peux-tu te présenter ?

Alors, je suis Robin, j’ai 21 ans, je vis à Tours et je suis principalement musicien. J’organise aussi des concerts et anime une émission indie pop sur Radio Béton. Je joue sous le nom Kid Among Giants depuis maintenant 2 ans, j’ai sorti deux EPs et fait une trentaine de concerts sous ce projet.

Chez La Distillerie Musicale, on est plutôt fan de ton pseudonyme. Comment l’as-tu trouvé ? Quelle est sa symbolique ?

C’est un nom qui renvoie à la période du passage de l’enfance à l’âge adulte. De l’irresponsabilité à la responsabilité, enfin en tout cas c’est ce qu’on attend de toi à ce moment, quand tu approches de tes 18 ou 19 ans. C’est à ce moment là que j’ai monté le projet et c’était une question qui me travaillait beaucoup. Je me sentais littéralement comme un enfant au milieu de géants. Après la question était : « est-ce que j’ai vraiment envie de leur ressembler ? ».

On a pu voir que ta vie tournait en majeure partie autour de la musique. Peux-tu nous expliquer tous tes projets musicaux ? Quel est ton rapport à la musique ?

J’ai pas envie de sortir des phrases clichées du type « je fais de la musique et je rêve de ça depuis que je suis gosse » mais il y a un peu de ça. J’ai commencé la guitare vers 10 ans, j’étais pas une bête de technique mais j’ai directement aimé ça et j’ai commencé à composer des choses très simples assez vite. Ensuite, il y a eu beaucoup de rencontres qui ont fait que j’ai commencé très jeune à mixer dans des soirées. Avec quelques potes, on s’est vite mis à l’orga de concerts aussi, dès nos 16 ans et on a lancé un festival l’année suivante qui a pas mal grossis mais qu’on a arrêté aujourd’hui. Les concerts en solo, c’est venu plus tard, c’est une approche différente, le travail n’est pas le même et les premiers concerts ressemblaient vraiment à un saut vers l’inconnu, finalement ça m’a plu et je me vois plus arrêter, mais le début n’était pas simple.

Aujourd’hui je joue donc dans Kid Among Giants, mais aussi dans Caracas Poney Club, un duo techno punk pas mal inspiré par des trucs comme Kap Bambino, Sexy Sushi ou Princesse Napalm. Je joue aussi dans Tighearts, un duo dream pop/shoegaze tout récent et enfin dans Dinosaur2000, mon projet techno en solo. J’ai quasiment fini un EP avec ce projet d’ailleurs.

Selon toi, en quoi l’arrivée des plateformes de streaming a-t-elle changé le paysage musical mondial ?

Je pense que déjà, ces plateformes ont quasiment tué le format album. C’est le triomphe du single. Et même si je suis attaché aux albums, je me rends compte que moi aussi j’ai tendance à n’écouter que 2 ou 3 morceaux par disque. Après, l’offre est tellement grande que ça laisse la possibilité de découvrir plein de nouvelles choses tout de suite, c’est formidable à ce niveau là. J’ai grandis en pleine campagne, où l’offre culturelle se limite à Vianney et aux Enfoirés, je pense que s’il n’y avait pas eu des sites comme Soundcloud et Bandcamp, je ne ferais pas la même musique aujourd’hui. Après, c’est sûr que cette offre abondante va avoir faire, je pense, qu’on ne connaîtra plus de grands mouvements culturels qui découleront directement de la musique comme ont pu l’être le punk ou la musique électronique parce que tout va trop vite, et naturellement, on se lasse tous très vite. Aussi, ça me dérange un peu que la musique soit totalement dématérialisée.

Tu as un univers doux, envoûtant, presque onirique. Pourrais-tu nous dire pourquoi avoir choisi ce style musical en particulier et quels sont les artistes qui t’inspirent ?

La raison pour laquelle j’ai choisi cette musique et les gens qui m’inspirent sont directement liés. Au lycée, je suis tombé amoureux de groupes comme Beach House, Alpine, Youth Lagoon, Slowdive ou The Radio Dept. Je me suis gavé de tous leurs albums et ça correspondait au moment où j’ai commencé à penser que j’allais monter quelque chose tout seul. Alors naturellement, je me suis dirigé vers cette musique, mais en gardant mes habitudes de composition, de prod, d’écriture, ce qui fait que finalement, je pense avoir une identité artistique propre et ne pas être juste dans le pompage de ces groupes que j’ai cité avant.

Quel message souhaites-tu transmettre à travers tes compositions ?

Je vais encore être un peu stéréotypé mais j’ai pas vraiment de message à faire passer, en tout cas rien d’explicite. Je pense juste essayer de faire une ôde à l’amour, à l’émerveillement et à la naïveté intelligente.

On a pu le voir, tu as d’ores et déjà sorti deux sublimes EPs. Que nous réserves-tu pour la suite ?

Je ne sais pas encore mais j’ai plusieurs idées. J’aimerais bien sortir un disque de remix et reprises du second EP et inviter les copains à y participer. Je pense aussi de plus en plus à clipper tous les morceaux du nouvel EP, je réfléchis juste à comment m’y prendre, avec qui bosser, à quel prix, juste des questions pratiques en fait. Sinon, j’espère que mon prochain disque sortira autour du deuxième semestre de 2019, je pense que ce sera encore un EP. Après, on verra, on est pas à l’abri qu’un ou deux titres tombent d’ici là.

 

D’ailleurs, quel est le premier album que tu as acheté ? Et quel est celui que tu pourrais écouter en boucle sans jamais te lasser ?

Je me rappelle super bien du premier album que j’ai acheté, c’était London Calling des Clash. Je devais avoir quelque chose comme 8 ou 9 ans et je me rappelle même que je l’avais acheté pour 7€ à la Fnac du Mans, pour te dire comme ça m’a marqué. Je pense qu’à l’époque, je ne connaissais pas grand chose de leur musique mais que je savais que c’était cool d’écouter ça.

Sinon, l’album que je pourrais écouter en boucle, il y en a pas mal mais si je devais n’en choisir qu’un je pense que ce serait Funeral d’Arcade Fire. Je trouve que ce disque est parfait, les idées artistiques partent dans tous les sens, le disque est ultra produit mais c’est jamais too much. Les chansons sont toutes excellentes et c’est un disque qui a vraiment du sens et doit être écouté comme un seul bloc.

Avec quel artiste français / international rêves-tu de collaborer ?

Un jour, j’adorerais bosser avec Sufjan Stevens. C’est un des plus grands artistes en activité, il est capable de faire passer n’importe quelle émotion et peut toucher la personne la plus insensible de ce monde. Sinon, avec Damon Albarn parce que je pense que ce gars sait absolument tout faire. Quand tu regardes sa carrière tu te dis forcément que c’est le genre de personne qui sait exactement ce qu’il faut pour tel ou tel artiste.

Si tu avais pu composer une chanson d’un autre artiste, laquelle serait-elle et pourquoi ?

Ce serait sans doute Sometimes de My Bloody Valentine. Ce morceau est un ovni complet, personne ne comprend pourquoi ça fonctionne et pourtant le morceau est parfait. La production est assez complexe, les paroles sont parfaites, la guitare sort d’un autre monde. Il suffit de voir la scène de Lost In TranslationBill Murray et Scarlett Johansson rentrent en taxi dans laquelle le titre est utilisé pour comprendre la force de ce morceau et ce qu’il est capable de dégager comme sensations.

Quelles sont tes envies et attentes pour cette nouvelle année ?

J’aimerais tourner un maximum, je pars en tournée européenne en avril avec mes potes de //NEED j’espère que ça va être cool et que ça amènera d’autres tournées de ce type. J’espère faire quelques festivals, rencontrer du monde. J’espère aussi que le disque continuera d’être bien reçu et pourquoi pas m’entourer un peu plus autour de ce projet.

Un mot pour conclure cette interview ?

Pamplemousse

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