Review : Oscar and the Wolf – Infinity
Rédacteur en chef, Fondateur
Après un premier acclamé par le public et la critique, Oscar and the Wolf nous propose un second projet intitulé Infinity.
En moins de trois ans, Oscar and the Wolf n’a pas arrêté de faire parler de lui avec son univers onirique et sensuel. Que ce soit sur les planches du Lollapalooza Paris en juillet dernier ou dans les petites salles confidentielles, Max Colombie de son nom civil ne cesse d’accroître sa notoriété à travers le globe ! Rien d’étonnant vous me direz quand chacune de ses chansons est un réel bijou à part entière. Grands fans de la pop star belge, on vous chronique aujourd’hui son second opus, Infinity. Ecoute et critique.
On entame ce voyage avec l’incontournable So Real, une mise en bouche grandiloquente qui nous prouve qu’avec ce second album Oscar and the Wolf voit grand. Il nous balance une bonne couche de dark pop électro sur un titre qui enchaîne les secousses musicales sans répit. S’en suit le lascif Exotic dans lequel il scande à maintes reprises un « Don’t you wanna have a little bit of fun? » envoûtant. On dit oui ! Les cuivres et les chœurs en background viennent soutenir son interprétation tout en y donnant un aspect onirique à la chanson. Sur la troisième piste, Susato, Max apporte un côté davantage pop-orientale en associant des sonorités traditionnelles arabes avec un beat électronique, comme une invitation au voyage. On adore d’autant plus son phrasé légèrement mâché – notamment sur les « Wish you away » – qui met en exergue l’émotion qu’il transmet dans cette chanson. Première vague de calme avec Pretty Infiniti ! Compte tenu des trois premiers titres qui nous en ont mis plein les oreilles, on avait besoin de ce léger répit afin de reprendre nos esprits! Notre ressenti sur le track en lui-même ? Une sorte d’interlude plus ou moins réussie… Passons !
On poursuit dans la foulée avec Touch Down qui ne tardera pas à nous coller une véritable claque ! Il n’a jamais été aussi agréable d’être pris au cœur d’une tempête que lorsqu’elle est engendrée par Oscar and the Wolf. Quel extase ! On ne saurait vous décrire les multiples émotions qui ont traversé notre corps à son écoute… Vient le tour de Queen qui nous sort de notre semi-transe et nous plonge dans un tout autre univers. Un piano et une voix légère suffisent pour apporter un brin jazzy à cette piste qui se pare au bout de deux minutes d’un son hypnotique mais qui devient sur la durée un tantinet monotone. On reprend avec Honey et son côté un petit peu geignard dans le refrain qui nous laisse assez perplexe… Avec seulement une moitié d’album dans nos oreilles, on est déjà désarçonnés, légèrement sceptique sur notre ressenti global de ce second opus, ne sachant pas déterminer si on apprécie ou non ce corpus éclectique – il est vrai que son premier album Entity est difficilement égalable tant sa richesse mélodique et son univers étaient prenants !
Quoiqu’il en soit, on ne se démotive pas et on reprend notre écoute avec Runaway dévoilé une semaine avant la sortie de l’album. Si les précédentes pistes ne vous avaient pas encore convaincus, on est certain que celle-ci le fera ! Remplie de sensualité, cette chanson a quelque chose d’envoûtant, d’aérien qui ne nous laisse pas indifférent ! Last Night elle nous présente une autre facette de son univers avec une ballade vaporeuse qu’on écouterait bien les yeux fermés, sous la couette. Cet enchaînement entre les deux pistes représente ce qu’on apprécie chez Max Colombie. Il sait balancer les émotions, les rythmiques, tout en restant convaincant. Il confiait :
Je n’ai jamais réuni une collection de chansons aussi éclectiques, et c’est sorti comme ça parce que j’ai eu une année quelque peu dramatique. Mais en fait, je pense que le drame peut être une bonne chose. Je n’essaie pas de cacher le fait que je me sente mal ou déprimé, j’essaie de plonger dedans aussi profondément que possible, jusqu’à ce que je trouve quelque chose d’intéressant. C’est de là que vient la musique.
On attaque le tiercé final avec Breathing, un single somptueux, rempli de mélancolie et diablement sexy ! Rien d’étonnant quand on sait que ce titre évoque la volatilité des relations sentimentales. Pour son visuel, Max se transforme en une créature extra-terrestre à paillettes… Pourquoi pas ? Il aime créer, porte un grand intérêt à l’esthétisme que ce soit dans ses tenues que dans ses clips et ça se ressent ! Chevrolet lui nous transporte sur les plages californiennes où on l’imagine bien se pavaner au volant de sa voiture. Et là, vient l’apothéose de l’album. Dès les premières notes, Fever nous électrise ! Il nous ferait presque nous lever de notre chaise pour nous déhancher tellement sa rythmique est contagieuse. Ce dernier morceau nous montre à quel point l’électro-pop du belge peut devenir addictive ! On profite donc de ces quatre minutes lascives qui ponctuent ce second chapitre signé Oscar and the Wolf avec brio.
En résumé, on se laisse porter piste après piste dans un univers parfaitement stratifié mélangeant savamment les genres. Il le confie : « Je ne veux jamais faire des chansons qui soient uniquement tristes ou uniquement joyeuses ». Et c’est ce contraste qu’on apprécie particulièrement, oscillant entre mélancolie et allégresse tout au long de l’écoute ! Oscar and the Wolf créé et se renouvelle sans cesse. En effet, Infinity est largement plus diversifié que son premier opus, avec une production musicale plus élaborée qui reflète à la perfection l’état d’esprit du jeune Belge et son désir constant de plonger dans un monde utopique et onirique qui s’oppose à la triste réalité du monde dans lequel nous vivons !
Avec son R&B électro parfois minimaliste, souvent léché, Max n’en fait rarement trop ! Piochant dans des influences diverses – allant de Roman Polanski, The Smiths aux Fugees – il parvient à trouver des sonorités variées pour exprimer ses états-d’âme. On regrette un brin la légèreté des paroles qui enlève du charme à deux/trois pistes. Cependant, il est vrai qu’après avoir composé un premier album qui a placé la barre très très haute, il est souvent difficile de renouveler l’expérience. De plus, on aurait grandement apprécie de retrouver son hypnotique The Game qui aurait certainement donné une once de piquant en plus à ce corpus ! Bref, Infinity est selon nous un album en demi-teinte de par la présence de quelques pistes lentes qui cassent l’ambiance mais il vaut tout de même le détour !
Tracklist
1. So Real
2. Exotic
3. Susato
4. Pretty Infiniti
5. Touch Down
6. Queen
7. Honey
8. Runaway
9. Last Night
10. Breathing
11. Chevrolet
12. Fever
Notre sélection : Breathing, Fever, Runaway, So Real, Touch Down
NOTE : 15/20
J’ai vu un groupe similaire l’autre jour au botanique, des Belges aussi. Ils s’appellent O.R.A. Et ça tue