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Interview : Belaria & Olympe4000

Interview : Belaria & Olympe4000

Après leur set d’ouverture, on a pris un immense plaisir à discuter avec Belaria et Olympe4000 à propos de leur complicité, leurs univers respectifs mais aussi leurs goûts musicaux communs

Salut Belaria et Olympe4000. Merci beaucoup de nous accueillir à Peacock Society, on a la chance de vous avoir tout juste à la sortie de votre set. Comment vous vous sentez juste après cette expérience ?

Belaria : Hello ! On est tous les deux hyper contentes, on avait un slot d’opening ce qui permet de naviguer entre différents styles, de commencer par quelque chose de plus downtempo, c’est une musique qu’on aime bien aussi parce qu’on en produit un peu ensemble. Et donc voilà, on a fait un set assez évolutif, on est passé par plusieurs styles de musique différents et je pense que ça a bien marché. Les gens sont arrivés assez tôt donc ça nous a bien fait kiffer. 

Olympe4000 : Je suis d’accord, je pense que la progression du set était complètement en accord avec ce qu’on voulait faire et avec ce qu’on joue toutes les deux donc je suis très contente de ce qu’on a fait, surtout que c’est la première fois qu’on joue ensemble sur une stage au final ! On avait fait notre Rinse ensemble en novembre, mais c’était la première fois qu’on jouait devant un public avec notre production. 

 

On suit aussi vos projets respectifs depuis un petit moment mais c’est vrai que c’est cool de vous voir ensemble ! Vous êtes à la fois dans la sphère des sets techno ultra dynamiques et vous kiffez aussi les sons plus lents, plus ambient. C’est quoi votre rapport à ce style de musique ?

Olympe4000 : Je pense que toutes les deux, on est vraiment des exploratrices de tout type de musique et c’est pour moi la richesse de ce métier tu vois. Tu passes tellement de temps à digger, à explorer, à chercher des nouveautés ou des morceaux jamais écoutés… Digger dans l’encyclopédie et l’histoire de la musique c’est génial, et j’adore faire des scènes d’ouverture, encore plus à deux parce qu’on peut jouer justement des musiques qu’on n’a pas forcément l’habitude de jouer en club, en se faisant kiffer, parce qu’on partage autre chose qui fait aussi partie d’une de nos facettes de notre personnalité, de nos goûts. 

Belaria : Ouais carrément je te rejoins total sur le sujet et puis c’est aussi de la curiosité un peu envers toutes les musiques qu’on a toutes les deux. C’est ça qui nous a permis aussi de construire un set cohérent. On a cette curiosité d’aller vers un style, puis vers un autre, et d’essayer de modeler tout ça pour avoir un vrai fil conducteur. 

Vous avez une esthétique assez similaire, mais aussi très complémentaire avec chacune vos inspirations et vos tracks préférés. En vous voyant en B2B on retrouve une certaine complicité c’est vraiment très cool ! J’imagine qu’il y a un certain honneur d’ouvrir le festival en prime ?

Belaria : Ouais grave !! On avait déjà ouvert chacune une stage lors d’une édition précédente mais là c’est trop cool de se retrouver à deux pour le même slot. 

 

Vous formez ce duo pour la première fois, vous avez sorti deux singles ensemble à ce jour. J’imagine qu’il y a une certaine collaboration à long terme qui est en train de s’installer. Qu’est-ce qu’on peut attendre encore de ce duo ?

Olympe4000 : La ride haha ! En vrai, on a fait du son ensemble parce qu’on avait envie de mêler nos univers mais surtout on est deux copines qui font de la musique ensemble et qui ont envie d’explorer des sonorités et des manières de produire différentes. 

Belaria : On en a créé un projet et on est trop contentes, franchement ça a été globalement fluide. On a créé un truc avec une vraie histoire derrière et pour l’instant on a plein de bons retours. On ne s’est pas focus que sur des tracks club, on a fait cette track downtempo avec laquelle on a ouvert le festival et on a joué tous les tracks produits ensemble. 

C’est un métier qui a l’air super, mais il y a aussi des difficultés et des questions de santé mentale qui sont importantes. C’est comment d’être une DJ aujourd’hui ?

Olympe4000 : C’est vrai que d’avoir une copine, une partenaire sur la scène, surtout qu’on avance vraiment ensemble depuis le début, ça fait du bien ! On s’écrit après les gigs parce que quand tu finis ton set tu te retrouves un peu solo dans le train ou dans l’avion. C’est trop bien de pouvoir s’appeler, d’être en mode « alors toi c’était comment ? »… Je pense que c’est ultra important cette relation. 

Belaria : Ouais au-delà du travail elle est vraiment importante, c’est un vrai soutien. On se comprend sur les mêmes problématiques, que notre entourage ne pourrait pas forcément comprendre. Il y a le voyage, la solitude, des moments trop positifs, on se partage la globalité de notre métier. 

Olympe4000 : On voit beaucoup sur les réseaux, toutes les dates super avec plein de gens etc. Mais nous on a aussi des dates où on va à l’autre bout de l’Europe pour jouer dans un club où il y a quatre personnes et t’as un set de 5h à 7h, ça peut-être un peu éprouvant et ça peut-être des remises en question personnelles en mode « pourquoi je suis là ? c’est étonnant de faire ça… » tu vois. Et du coup je pense que c’est important d’avoir conscience de la réalité du taf qui peut-être lié à tes gigs.

Il y a aussi le fait d’être une femme dans ce milieu. On voit de plus en plus de projets féminins sur la scène électronique et dans le monde de la nuit. Quelle est vous votre position sur le fait de faire partie de ce mouvement ? Est-ce que vous avez l’impression que la scène évolue depuis ces dernières années ? Est-ce que vous en êtes contentes ? Est-ce qu’il y a des axes d’amélioration encore ?

Belaria : Clairement ! Justement moi je suis contente qu’il y ait de plus en plus de femmes, on est plus représentées. Des fois ça me fait chier de sentir que t’as été mise sur un line up juste parce qu’il fallait qu’il y ait une femme, même si ça aide à la représentation quand même. Et voilà ça évolue dans le bon sens, il y a toujours des améliorations à faire sur plein de sujets différents dans ce milieu là. Mais pour l’instant je trouve que ça évolue dans le bon sens.

Olympe4000 : Je pense que c’est une question qui est hyper complexe parce que d’un côté moi je pense que c’est nécessaire de revendiquer notre place et de prendre l’espace. Et d’un autre côté, il y a aussi certaines dérives d’utilisation des lineups féminins only, où on va mettre une meuf sur le lineup sans écouter sa musique juste pour montrer qu’il y a une meuf. Mais je suis optimiste, je pense que le chemin est encore très long parce qu’on parle des DJ, des artistes, mais il y a aussi toutes les structures de l’écosystème professionnel qui sont quand même assez masculines encore, dans la technique, dans la mode, dans l’organisation, la DA etc. En général, je trouve le milieu encore assez masculin. C’est important de prendre la parole ou bien juste de prendre l’espace, pour moi c’est politique, tu vois. 

Hyper intéressant d’avoir vos retours sur cette thématique qu’on se doit de mettre en avant ! Je vais finir maintenant avec quelques questions plus légères. C’est quoi le dernier son que vous avez Shazam et que vous avez ajouté à vos playlists ?

Belaria : Moi je shazam beaucoup les musiques de films, la dernière c’est Soft CellSo !

Olympe4000 : La dernière moi c’était Moonlight Dancer de Winslow Nicholas. Je shazam pas mal et après ça part soit dans mes clés soit juste dans mes playlists personnelles !

Est-ce que tous vos sets sont différents ?

Belaria : Ça fait trois ans que je fais le même set haha ! Non je rigole c’est différent à chaque fois, certains peuvent être similaires mais sinon on change à chaque gig. 

Vous avez inclu tous les tracks de votre nouvel EP ce soir, vous êtes satisfaites de la réaction du public ?

Olympe4000 : Ce qui est cool c’est qu’on les a sortis sans les tester en club. Et on se rend compte qu’il y a des réactions différentes de ce qu’on attendait. Par exemple on pensait qu’il y en avait une qui allait mieux marcher et en fait c’est une autre. Par exemple on a Drip in Silence qui est déjà reprise par des gens de la transe. Et donc moi c’est ça que j’adore, une fois que la musique est sortie, elle ne t’appartient plus, elle vit. Et chacun se l’approprie ou pas, c’est ça que j’aime trop. Après des années tu regardes un peu en arrière et t’es en mode « attends mais cette track elle a bien tourné là-bas dans tel pays, les gens l’ont aimée ici et là… » c’est trop ben de les laisser vivre comme ça. 

C’est trop chouette, merci à vous ! On a adoré pouvoir discuter avec vous et on vous laisse profiter de la suite du festival !

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