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Pete The Monkey : rencontre avec Dimitri, co-programmateur et responsable photo

Pete The Monkey : rencontre avec Dimitri, co-programmateur et responsable photo

Depuis huit ans, Dimitri participe à Pete The Monkey sous diverses casquettes ! On le retrouve aujourd’hui pour nous parler notamment de la programmation musicale qu’il gère avec Louis.

Bonjour Dimitri, ravis d’être avec toi. Est-ce que pour commencer tu peux nous parler de ton rôle au sein du festival ?

Oui, cette année je m’occupe principalement de la partie photo et vidéo pendant l’exploitation. Mon rôle a un petit peu changé par rapport aux années précédentes parce qu’avant je m’occupais de la billetterie et de la communication mais j’ai délégué cette année. Sinon durant toute l’année je m’occupe aussi de la programmation, avec Louis qui a co-fondé le festival avec Pauline !

C’est déjà ma huitième édition sur Pete The Monkey, j’ai commencé en 2016 après avoir commencé à bosser au Pop Up du Label (salle parisienne gérée par Louis, co-fondateur du festival).

Nous avons une question pour toi de la part de Victor, que nous avons rencontré avant toi : comment peux-tu définir l’évolution du festival ?

Pour l’évolution, ça s’est fait assez naturellement. Quand je suis arrivé, je pense qu’on était à peu près à 2500 personnes. Maintenant c’est un peu plus du double. C’est un peu particulier parce que c’est une fois dans l’année donc pour faire évoluer, ça prend forcément beaucoup de temps à mettre en place. 

Du coup je pense qu’on a un peu grandi aussi avec notre époque. Moi j’ai commencé il y a 8 ans, les problèmes écologiques ça existait déjà mais pas autant que maintenant je pense. Pour moi, la partie écologique a vraiment déterminé l’évolution du festival. Pauline, co-fondratrice du festival, veille énormément à ce que l’éco-conscience du festival soit au centre.

Tous les ans, on essaye de faire mieux. Nous faisons des audits, des bilans carbones, ou encore des petits gestes comme une nouveauté de cette année où nous avons mis en place la vaisselle consignée ! Donc il y a plein de choses qu’on essaie d’améliorer. Je pense qu’à notre échelle, on s’en sort bien. Contrairement à des gros festivals qui sont en place depuis très longtemps et pour qui il très compliqué de faire machine arrière, nous pouvons faire évoluer le festival en même temps que nos idéologies écologiques

En termes de jauge on a doublé la capacité, depuis deux ans on stabilise à 5000 personnes. Nous avons changé de site il y a trois ans, ce qui a permis de se poser d’autres questions. Nous avons la chance d’exploiter le même lieu à présent, cela permet de développer de nouvelles choses et en termes de logistique, ça change la donne. En plus, aujourd’hui et depuis 3 ans, le site appartient à une seule personne, alors que sur les années précédentes, nous exploitions des zones appartenant à 8 personnes différentes… C’est plus simple à présent !

Après si on doit parler d’un futur proche, je ne pense pas qu’il y aura de grosse évolution sur la capacité du festival. On aime garder ce côté assez intimiste où tu vas croiser la même tête 2 ou 3 fois dans la journée, ou encore cette accessibilité sur les concerts ce qui permet que tu puisses profiter que tu sois devant la barrière ou tout au fond ! Dans tous les cas notre but n’est pas de faire de l’argent mais avoir pour seul objectif de pouvoir refaire une édition l’année suivante en gardant tout ce qui fait le charme de Pete The Monkey !

Comment faites-vous pour allier écologie et programmation artistique ?

Quoiqu’il arrive, on évite d’avoir des artistes qui viennent pour un one-off, c’est très rédhibitoire pour nous. Nous avons des exceptions, cette année nous recevons SuperJazzClub (qui viennent du Ghana), ils ne viennent pas juste sur Pete : nous avons divisé leur tournée avec plusieurs autres évènements, mais nous participons tout de même à leur venue en Europe. L’idée n’est pas de tout arrêter, mais de se poser les bonnes questions et de toujours se demander comment faire mieux. 

On demande toujours d’où vient l’artiste, comment iel se déplace etc, pour ainsi pouvoir faire ces fameux bilans carbone. Tous les pôles doivent fournir ce genre d’informations afin de tout pouvoir calculer.

Il y a les artistes mais il y a également les festivaliers, nous demandons également aux personnes comment elles se rendent au festival et sur le site pour calculer le bilan carbone.

Nous apprenons d’années en années, nous souhaitons toujours nous améliorer, que ce soit sur le plan humain, écologique ou même dans les diverses activités au sein du festival !

J’ai l’impression que c’est un peu ce qui est ressorti de tous les échanges qu’on a eu jusqu’à maintenant, Henri de la scéno nous a parlé de ça effectivement, que chacun apprend ici. Claire qui est chargée des bénévoles m’a dit que c’était tous les jours un nouveau challenge aussi.

Oui, c’est tout à fait vrai. Lorsque je travaillais en billetterie, je me suis retrouvé dans des tunnels très longs. Donc on s’adapte, on apprend, on essaye de s’améliorer.

Oui, et j’ai aussi l’impression que c’est une grande famille ici. Vous essayez de vous connaitre, de vous voir même en dehors du festival.

Oui, on se voit évidemment et il y a le Pop Up du Label aussi. C’est un peu un lieu de synergies, le fait qu’on ait des bureaux pour le festival au sein du Pop Up. Nous y organisons des évènements promo pour le festival, où on fait découvrir des artistes qui nous intéressent pour le festival. On y rencontre des bénévoles également.

Tout ça contribue à l’envie de mettre plus de côté humain sur le festival. D’année en année il y a aussi pas mal de nouvelles personnes. Il y a des personnes qui arrivent comme ça et qui font plein de choses. Victor par exemple, l’année dernière il a travaillé sur l’aftermovie et sur les Monkey Session et aujourd’hui il s’occupe des loges, c’est super. Il nous a aidés aussi sur la programmation.

La première fois que je suis venu ici en bénévole, je ne connaissais pas grand monde, je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer. J’ai rencontré tellement de belles personnes et le côté humain faisait vraiment toute la différence. J’étais comme sur un nuage et c’est pour ça qu’on est toujours content de revenir ici et de voir toutes ces personnes qui bossent sur le projet.

Ici on est en famille et d’ailleurs Louis, qui est co-fondateur du festival, a sa famille dans le coin !

Louis, qui est le boss du Pop-Up du Label c’est ça ?

Oui c’est ça ! Comme je le disais tout à l’heure, Pete The Monkey c’est un peu une extension du Pop Up du Label. Il y a Obsimo qu’on a découvert au Pop Up dernièrement, Joe Unknown qu’on a fait jouer là-bas aussi. Beaucoup sont passés par le Pop Up du Label à la base !

Pour tout vous dire, ça nous sert un peu de « tremplin » pour des artistes que l’on aimerait programmer sur le festival. Ca nous permet aussi de créer du lien avec les groupes, quand on les accueille ici on les connaît déjà finalement.

Comment expliquer votre programmation qui est très éclectique ?

Oui c’est très large et éclectique. On aime travailler au coup de cœur. On essaye d’avoir un peu de tout sans forcément avoir d’headliners. Ce qu’il faut savoir c’est qu’on vend une grande partie voire la majorité des billets avant même d’annoncer le line up ! Les festivaliers ne viennent pas uniquement pour la programmation musicale mais pour l’expérience globale de Pete The Monkey. Contrairement à des gros festivals, ici il y a beaucoup de personnes qui viennent et découvrent une fois sur place les artistes. Et le fait d’alterner sur les deux scène principales permet de ne quasi rien louper !

On aime aussi ramener des groupes comme Los Mirlos qui sont péruviens ici à Saint-Aubin-Sur-Mer, un bled paumé de Normandie. Leur style musical peur dénoter mais c’est chouette de proposer aussi aux locaux de découvrir de nouveaux styles de musique !

Donc pour te résumer notre programmation, on essaie d’avoir un peu de tout, pas mal d’émergence française aussi parce qu’on est toujours désireux de mettre en avant des artistes qui sont plus ou moins dans l’ombre. Et en plus, si tu regardes l’affiche, on n’a pas réellement de « tête d’affiche » à proprement parlé, tous les artistes sont au même niveau !

Sinon tu as la scène Bonoboom qui était gérée par le Camion Bazar et qui est désormais pilotée par Théo avec des artistes électro ou plusieurs collectifs comme Half Pipe Records et le Bingo Disco qui ont un créneau et font un peu ce qu’ils veulent. C’est une scène qui attire de plus en plus de monde !

Et si tu pouvais ramener l’artiste de tes rêves sur le festival, qui choisirais-tu ?

On peut faire pause et je vous réponds dans 2h ? (rires)

Bon, ça va faire un peu cliché mais je suis un gros fan de Daft Punk ! Et en plus ils sont Français donc ça va sur le plan écologique ! Thomas est sur Paris même si je t’avoue que je ne le connais pas personnellement… Mais j’avoue que Daft Punk ça serait génial parce qu’il arrive qu’on annonce un groupe au dernier moment, après que les billets soient vendus et c’est vrai que ce serait dingue ! Bon, ce serait beaucoup de création au niveau de la scéno pour Henri mais je pense qu’il serait bien content aussi !

Sinon, petite exclu mais on a failli programmer Caribou… Je l’adore aussi et j’espère qu’il viendra un jour même si au niveau du budget c’est une autre histoire !

Et petit fil rouge de nos rencontres et en lien avec le thème de cette année : quel est ton signe astrologique ?

Je suis Sagittaire, du 6 décembre ! Et d’ailleurs, le choix de la thématique du festival nous sert parfois pour trouver des idées en terme de programmation même si là c’était assez compliqué de faire le lien entre les signes astro !

Pour finir, on va rencontrer Faustine qui gère la programmation extra-musicale. Que souhaiterais-tu lui demander ?

Quelle est la chose la plus improbable que tu aurais pu imaginer en programmation extra-musicale sur le festival ?

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