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Review : Adèle Castillon – Plaisir Risque Dépendance

Review : Adèle Castillon – Plaisir Risque Dépendance

Imaginez-vous avoir la vingtaine et être en train de vivre votre première rupture amoureuse ? Comme tout le monde, Adèle Castillon a vécu ce moment dans son intimité mais aussi aux yeux de tous puisque son ex petit ami était sa moitié dans sa première expérience musicale Videoclub. Dans son premier album Plaisir Risque Dépendance, Adèle Castillon raconte cette douloureuse rupture ainsi que son addiction aux médicaments.

À seulement 13 ans, Adèle Castillon comptait déjà des millions de vues sur les internets grâce à ses vidéos où le second degré et l’autodérision étaient de mise. En 2018, elle publie sur sa chaîne Amour plastique avec Matthieu Reynaud, son PREMIER amour. Ensemble, ils se baladent dans les rues de Nantes, d’où Adèle est originaire, chantant un amour naïf, presque enfantin, que chacun.e pense infini.

 

Suivra un excellent premier album Euphories sous le nom Videoclub. Adèle et Mathieu y chantent leur histoire, qu’on pensait inséparable dans une ambiance 80’s. Malheureusement, le premier amour est rarement le bon. Adèle défendra seule sur scène Videoclub jusqu’à la fin de l’année 2021.

Deux ans plus tard, elle dévoile Plaisir Risque Dépendance et on comprend que cette rupture n’a pas été facile à digérer et que d’autres événements font face dans la vie de la jeune femme.

Une terrible addiction

Écrire a permis à Adèle de tout exorciser sur ces deux dernières années. Dès l’intro du disque avec Notice, on entend l’inquiétude de son père, la souffrance dans laquelle elle se trouve, jusqu’à mentir pour obtenir une ordonnance ou faire des faux sourires pour ne pas troubler ses ami.e.s. Une douleur profonde où même la police est obligée d’intervenir. En 1 minutes 22 et seulement avec l’aide de ces quelques notes, on sait déjà qu’on va écouter un album où tout va être dit, dévoilé, avec sincérité :

J’suis capable de tout niquer en tellement peu de temps, mes émotions elles sont tellement décuplées mais c’est cool. 

En interview pour le podcast InPower, Adèle Castillon a raconté cette addiction aux opiacés arrivée fin 2019. Des médicaments qu’elle a utilisés à des fins récréatives, pris pour la première fois à l’âge de 16 ans lors d’une soirée, qu’elle consommait le matin avant d’aller en cours. Les conséquences ? Une perte de créativité, ainsi que plusieurs overdoses, avant d’aller en cure début 2023.

Cette expérience, Adèle l’exprime dans Sensations, titre pop coloré qui donne envie de sautiller avec ce refrain léger mais aux couplets plus sombres. Danser sur sa tristesse.

Adèle Castillon a tout écrit seule et a composé avec l’aide de Surkin. Le but ? Proposer une électro-pop mélancolique pour bouger en club. Ce qui est totalement le cas avec le banger Promis qui nous a fait tourner la tête – alors qu’on est totalement sobre.

Doliprane est un des morceaux les plus déchirants de l’opus. La voix d’Adèle est mise en avant avec l’aide d’une production plus acoustique, s’exprimant sur l’appréhension et le chagrin de sa mère, tout comme le sien. Une addiction qui lui coûte physiquement et mentalement : “Je veux des médicaments / J’ai le corps tendu, proche de la démence / J’ai dépensé tout mon argent”.

Un profond chagrin amoureux

Comme si cette tragique addiction ne suffisait pas, Adèle Castillon souffre également de sa séparation. Un premier gros chagrin d’amour qu’Adèle tente d’oublier dans un club imaginaire où le battement de son cœur pulse au fur et à mesure que le tempo s’accélère sur le sensationnel Alabama. Tout comme sur le tubesque Impala, premier single paru l’année dernière et qui nous donne toujours envie d’envoyer balader nos ex.

Pourtant, la rupture est bel et bien là, Partir, Novembre, Rêve ou PRD mettent en avant les tromperies, les mensonges et les trahisons qu’Adèle a subi. Un conte de fée envolé où la jalousie fait face dans Gabrielle et son refrain imparable

Sur un ton plus enfantin, elle chante ses Souvenirs dans cette ballade poignante, tout comme sur le somptueux Je t’aime qu’on a écouté avec un sourire béat, mais rempli d’amour.

L’ensemble des 15 titres tournent autour de cette nostalgie, cette mélancolie qui se laisse happer jusqu’à nous. Pour effacer ces mauvais rêves, Adèle Castillon rend hommage à l’enfant insouciante et énergique qu’elle était dans Petit Fille. 

L’artiste referme définitivement la page avec C’est drôle. Dans le clip tourné à Nantes, la chanteuse revient sur les lieux du clip d’Amour Plastique afin de boucler la boucle. Adèle Castillon y dévoile cette contraction de vouloir impérativement se remettre de cette triste rupture tout en gardant ces précieux moments qui resteront gravés à jamais : “On s’est marrés, cassés la tête / On s’est marrés pour que ça s’arrete / Qu’est-ce qu’on s’est marrés”.

En bref

On se croirait quelquefois au beau milieu des années 80, avec ces productions légères et planètes. Pourtant, c’est sur une addiction sérieuse qui mérite toute notre attention qu’à travers sa propre expérience Adèle Castillon alerte.

Peut-on se remettre de son premier amour ? On n’a pas forcément la réponse mais Adèle Castillon nous aide bien à faire le deuil et à passer définitivement à autre chose. 15 cry dance songs mélancoliques pour s’enivrer seul sur la piste de danse avec le médicament Plaisir Risque Dépendance.

Allons notamment soigner nos blessures avec Adèle Castillon à La Cigale à Paris le 18 avril prochain et en tournée partout en France.


Tracklist

1. Notice

2. Sensations

3. Gabrielle

4. Alabama

5. Doliprane

6. Promis

7. Souvenirs

8. Impala

9. Novembre

10. PRD

11. Partir

12. Je t’aime

13. Rêve 

14. Petit Fille

15. C’est drôle 

Notre sélection : Promis, Impala, Je T’aime

NOTE : 19/20

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