Review : Saycet – LAYERS
Rédacteur en chef, Fondateur
Il aura fallu attendre six ans pour découvrir le quatrième album du prodigieux producteur français. L’attente fut longue mais le résultat en valait grandement la peine !
Derrière ce pseudo, se cache Pierre Lefeuvre, un artiste français dont la carrière a débuté il y a plus de quinze ans. Depuis la sortie de One Day at Home en 2005, Saycet n’a pas chômé, loin de là ! Quand on vous disait qu’il aura fallu attendre six ans pour découvrir ce tant attendu quatrième album, il est important de rappeler qu’entre temps il a sorti de nombreux projets dont une récente collaboration avec Laurent Garnier sur la B.O. du documentaire Le Roi Bâtard ou encore la composition de la bande son de la série La Révolution à retrouver sur Netflix. Mais depuis quelques mois, c’est bel et bien LAYERS qui attire tous les regards avec des singles de haut vol dévoilés au compte-gouttes. On vous invite à plonger avec nous dans cet album captivant.
Pour entamer l’écoute, Saycet nous propose Mother, lead single de l’album qu’on retrouvait également au sein d’un EP sorti en mars dernier. Parfaite introduction, cette piste annonce la couleur de l’album : contemplative, pourvue de multiples textures, onirique et aventureuse à la fois. Comment ne pas se laisse happer par cette production si bien réalisée !? La barre est haute mais on comprend rapidement que le reste de l’album sera à la hauteur. En effet, on glisse plus profondément dans l’univers du producteur avec Malaparte, son dernier single qu’on avait inclus dans notre sélection Le Grand Cru, Volume 20. Il faut avouer que la musique de Saycet nous procure de vastes émotions… Et ce n’est pas Timelapse qui nous fera dire le contraire ! A son écoute, on s’imagine en mouvement, dans un train ou une voiture, regardant les paysages défiler sous nos yeux, admiratifs de la beauté de la nature. Beauté qui se retrouve dans la mélodie de la musique, un brin mélancolique, bouleversante.
S’en suit Lightyear et son beat percutant qui vient nous happer dans une course effrénée stoppée par Layers et sa singularité si prenante. Le coup de coeur est immédiat ! On se laisse porté par son rythme chaloupé ponctué par des semblants de voix féminines qui nous font voyager à l’image d’un Fakear plus percussif. Vient ensuite Solaris, le titre phare de l’album qui avait été illustré par la réalisatrice Julie Joseph à travers un véritable film d’animation réalisé sur une période de deux ans ! Le nom du track rend hommage au long métrage d’Andreï Tarkovski dont la BO est signée Cliff Martinez.
Avant d’attaquer avec le tiercé final, Saycet nous propose une instant d’accalmie à travers Murmuration, ballade au piano en compagnie de Joseph Schiano di Lombo.
Les basses reprennent, Mountaineers vient nous faire danser avec son beat à la fois frénétique et mélodieux. Father quant à lui nous montre que Pierre est un artiste avec une éternelle soif de création. En effet, pour réaliser cette piste il est parti de Mother, a déconstruit le morceau pour en créer un tout nouveau. Le résultat est aussi brillant que son procédé ! Enfin, on termine l’écoute de LAYERS par une dernière douceur : Recovery. De prime abord délicat et épuré, ce dernier morceau vient se développer au fil de l’écoute, prenant progressivement du galon avec l’ajout de textures pour se transformer en un bouquet final dantesque. Grandiose !
En bref
Durant près d’une heure (qui semblent être passée en un claquement de doigt !), Saycet nous livre ici un recueil d’histoires palpitantes mises en avant par des mélodies alternant entre ballades contemplatives et puissants morceaux club. L’auditeur y est libre d’interpréter chaque piste comme il le souhaite. La musique de Saycet possède une dimension cinématographique telle qu’à l’écoute de chaque piste nous viennent en tête des images… Nous, on y a vu la bande son d’une vie pleine de rebondissements, passant par des instants de pure extase à des moments plus lourds, profonds. Ce qui nous fait tout particulièrement apprécier sa musique est qu’il développe chaque composition au fil des secondes, nappes après nappes, faisant évoluer sa musique progressivement à l’image d’un film d’aventure ou d’un roman épique.
Tracklist
1. Mother
2. Malaparte
3. Timelapse
4. Lightyear
5. Layers
6. Solaris
7. Murmuration (feat. Joseph Schiano di Lombo)
8. Mountaineers
9. Father
10. Recovery
Notre sélection : Timelapse, Solaris, Mother, Recovery
NOTE : 19/20