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Interview : Lewis OfMan

Interview : Lewis OfMan

A l’occasion de la sortie de son EP Dancy Party, on a rencontré Lewis OfMan. Émotions et énergie positive étaient au rendez-vous !

Salut ! Comment ça va en ce début d’année 2021 ?

Je suis très content parce que je sens que 2021 est, pour moi, une année de renaissance. Je viens de déménager et je suis dans une énergie nouvelle. Je ne m’entoure que de gens qui partagent une lumière. Avec le contexte actuel il y a beaucoup de noirceur, surtout à Paris. Il y a des vampires qui essaient de prendre ton énergie alors je fais de mon mieux pour être dans une ambiance bienveillante sans pour autant mettre de côté les problèmes et la vie. Il faut trouver un équilibre entre les deux !

 

C’est ce qu’on ressent dans ton EP Dancy Party. Il y a des musiques hyper dansantes comme Attitude et d’autres plus posées avec des sons de synthés très rétro comme Las Bañistas, quel a été ton processus de création, quelles ont été tes influences ?

C’est un EP que j’ai réalisé après avoir travaillé avec beaucoup de gens. Je considérais que je faisais mieux de la musique pour les autres que pour moi. Donc, il y a un ou deux ans, je me suis dit : « il est tant de mettre cette même énergie au service de ma musique ». J’ai décidé de partir à Barcelone et j’ai fait un rêve où j’étais invité à la soirée d’anniversaire de Picasso à Paris. Après ça, j’ai eu l’impression d’être lié à lui et je me suis intéressé à ses idées sur le processus créatif et sa vision des choses. Ça a été un élément déclencheur, et être seul à Barcelone a laissé place à beaucoup de rêveries solitaires. J’allais aussi à la fondation Miro, c’est un environnement très inspirant qui m’a aidé à recréer mes rêveries qui sont pour moi une influence majeure. Le film Style Wars, qui est un film sur le graffiti à New York, m’a également inspiré pour mes chansons, notamment pour Attitude. Ce film m’a donné l’idée de mettre des rythmes, beaucoup de samples et de textures légèrement poussiéreuses et brutes puis mélanger le tout avec des mélodies rêveuses. Ce sont ces différentes influences qui m’ont permis de mettre ce contraste dans les différentes chansons qu’on écoute pendant l’EP.

J’ai également fait le choix de ne pas trop chanter et que ma voix ne soit recréée que par les mélodies de synthés. 

Donc les musiques où nous entendons des voix espagnoles viennent aussi du fait que tu étais à Barcelone ?

Oui, plus ou moins ! Pour Las Bañistas, juste après avoir fait la chanson instrumentale, je suis allé au musée Picasso à Paris. Là-bas, je suis tombé dans une pièce où il y avait marqué en énorme « Las Bañistas », c’est comme ça que j’ai eu l’idée du titre. 

© Anoussa Chea

Sur Siesta Freestyle, c’est la voix d’Alicia te quiero que j’ai rencontré à Valence à un festival dans un grand champ d’oranges, c’était magnifique ! Je l’ai ensuite revu à Barcelone, au Prom Fest. J’ai remarqué sa voix qui se rapprochait un peu de celle de Jeanette qui est évidemment, pour moi, une magnifique voix espagnole. C’est exactement ce que je cherchais pour faire une chanson. Je lui ai envoyé l’instru de Siesta Freestyle. La collaboration s’est faite très facilement. Donc oui, c’est un peu grâce à Barcelone. 

D’ailleurs, la semaine dernière on était à Barcelone et on a fait le clip pour Las Bañistas et Siesta Freestyle. J’ai pu voir tous ces gens qui m’ont inspiré, c’était super !

Tes nouveaux clips ne seront donc pas dans la continuité de ceux de Attitude et Dancy Boy réalisés à Atlanta. Quelle histoire as-tu voulu raconter dans ceux-là ? 

La grande différence avec mes deux derniers clips – Las Bañistas et Siesta Freestyle – c’est que j’ai voulu imposer mon illustration de ma musique. Alors que pour les deux d’avant j’étais plus jeune, moins sûr de moi et donc j’ai accepté l’illustration de quelqu’un d’autre. Même si ces clips sont super, je ne peux pas fonctionner comme ça. Je suis beaucoup trop attaché aux émotions que je transmets au travers de ma musique que je ne peux pas confier son illustration à quelqu’un que je ne connais pas. Ça m’empêche de dormir (rires). Au moins ça m’a permis de le réaliser et pour le futur je vais être beaucoup plus impliqué dans l’illustration de ma musique.

 

Le synthé reste un pilier dans ta musique depuis le début, peux-tu me raconter ta rencontre avec cet instrument ?

Ca m’est un peu tombé dessus comme ça ! (rires) Lorsque j’avais 13-14 ans je faisais beaucoup de batterie et un jour j’ai voulu créer mes chansons. J’ai trouvé un gros synthé de la marque Technics, qui est une marque de platine vinyle à la base. C’était un synthé des années 80 qui avait un clavier numérique avec beaucoup de sons : grand piano, piano électrique, flûtes mais le plus gros intérêt de ce clavier c’est qu’on pouvait changer pas mal de réglages. On pouvait mettre des effets, des reverbs, des effets de modulations. C’est ça que j’ai beaucoup aimé dans ma découverte de cet instrument : c’est pouvoir recréer des sons que j’entendais avec ce que j’avais. Ensuite j’ai eu un Microkorg, c’est un vrai synthé où tu peux tout changer dessus grâce à pleins de réglages. On pouvait limite faire trop  de changements mais c’était quand même marrant ! Après, j’ai fait ma musique sur Garage Band et là aussi c’est toujours dans le synthé que je me retrouvais. C’est un son qui est proche de celui de la voix mais qui n’en est pas une. C’est pour ça que dans l’EP Dancy Party on entend ce son un peu comme un chewing-gum qui glisse. Le fait qu’il glisse ça le rapproche d’une voix qui chante mais sans en être une donc qui ne divise pas les gens. On se focalise sur la mélodie et c’est pour ça que j’aime tant cet instrument. C’est aussi parce que je trouve ça fascinant que ce soit de l’énergie qu’on entend. C’est l’électricité que tu modules qui fait le son, c’est incroyable ! 

© Anoussa Chea

Pour moi, ce qui est le plus important dans la musique, c’est l’énergie qu’on ressent donc faire de la musique avec de l’énergie… On est quand même sur quelque chose de bien !

Tu t’occupes comment en ce moment ? Tu fais du synthé tous les jours, de nouvelles compositions, des covers ?

J’ai mon studio où je vais tous les jours, sans ça je me sens un peu inutile. Chez moi j’ai aussi ma guitare. J’adore jouer de la bossa nova c’est agréable et c’est un peu compliqué donc c’est challengeant. Je fais de la musique et je compose des chansons quasiment tout le temps, c’est comme ça que je vis. Je ressens des émotions et sans m’en rendre compte je les scande dans un morceau. Si j’essaie de faire une musique sur un thème en particulier, en général, je n’y arrive pas. Par exemple, l’autre jour j’étais à Londres et j’ai fait beaucoup de chansons parce que j’étais avec le producteur de LCD Soundsystem, Tim Goldsworthy. Puis, j’ai imaginé une fille qui pourrait dire « I’m so sorry I kissed your girlfriend » sur ces instrus. C’est comme ça que je fais ma musique.

En parlant de tes émotions, tu es dans quel état d’esprit pour la sortie de ton EP ?

Je suis ravi parce qu’enfin je peux montrer ce que j’ai fait. Il devait sortir bien plus tôt… Je sens qu’il y a une portée nécessaire dans le monde actuel de sortir de la musique. Je suis content que les gens qui découvrent ma musique et me découvrent écoutent ces musiques là plutôt que des choses que j’ai faites il y a 4 ans – j’ai changé depuis. C’est comme une mise à jour Apple si tu veux (rires). C’est comme ça que je le ressens en tout cas et c’est de la musique bienveillante.

Tu as prévu des dates si c’est possible ?

Si c’est possible oui mais c’est vraiment pas prévu. J’en ai un peu marre des dates qui sont annoncées pour ensuite être supprimées…

Donc tu vas plutôt utiliser les réseaux ?

On va voir, il y aura peut être des concerts sauvages. J’en ai fait quelques-uns à la rentrée, c’était super car avec les galeries d’arts il y a une zone d’ombre. J’avais fait un concert dans une grosse galerie et il y avait beaucoup d’artistes qui avaient joué comme Clara 3000, donc c’était cool. 

Les concerts ça me manque sans me manquer. Ne pas en faire, me laisse plus de temps et me permet d’exprimer d’autres choses dans mes chansons. Je peux m’intérioriser pleinement sans être anxieux à cause d’un planning chargé.

Ca t’as permis d’être créatif, de grandir ! 

C’est ça exactement !

Pour conclure, qu’est ce que je peux te souhaiter pour la suite ?

Que je finisse mon album une bonne fois pour toute parce que ça fait longtemps maintenant. Éventuellement que je trouve une copine aussi ça serait cool (rires)

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