Review : Woodkid – S16
Après 7 ans d’attente, Woodkid a dévoilé cette nuit son album S16. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’attente valait le coup… Découvrez tout de suite ce qui est sans conteste l’un des meilleurs albums de l’année.
On se souvient tous de l’annonce qui avait illuminée la fin de notre année 2019. Grâce à une mini vidéo postée sur son compte Instagram Yohann Lemoine aka Woodkid nous annonçait son grand retour pour 2020. 7 ans après l’inoubliable The Golden Age, la nouvelle avait électrisé ses fans. Même si l’on avait pu entendre ses créations sur la bande originale du film Desierto de Jonas Cuaron et qu’il a, en 2016, produit l’album Mikky de Mykki Blanco, son univers si particulier, sa voix au timbre reconnaissable entre mille et l’incroyable justesse de ses compositions nous avait tous manqué.
Le titre de l’album S16, symbole chimique du soufre, nous mettait déjà sur la voie d’un album à l’esthétique pétrochimique et au goût métallique. Avec Goliath, sorti en avril, le ton était donné : ce nouvel opus se démarquerait par un univers industriel et des sons beaucoup plus bruts que les précédentes créations de l’artiste.
Nous teasant avec 2 sessions dans les mythiques studio Colors, Woodkid continuait de nous présenter, à travers Pale Yellow et Horizons Into Battlegrounds, l’ambiance de son album, nous transportant sans difficulté grâce à sa voix que l’on découvre encore plus nuancée et plus puissante que sur ses précédents projets.
Influencé par des réalisateurs comme Andreï Tarkovski, Stanley Kubrick ou encore Jonathan Glazer, Woodkid a pensé cet album comme « une espèce de thriller de science-fiction intime ». De plus en plus intéressé par l’idée de bousculer la vision classique de la beauté, l’artiste réinvente cette dernière pour nous offrir un album hors du commun bousculant les codes du genre.
Passant de l’intensité de sons bruts sur Highway 27, à la douceur d’une ballade au piano, comme sur Shift, Woodkid maîtrise parfaitement chaque émotion que son album nous procure. En ajoutant des chœurs d’enfants sur Reactor, le compositeur évite adroitement le piège du déjà-vu et du pathos que cela aurait pu provoquer et vise encore une fois très juste.
Avec S16, l’artiste avait le désir de se réinventer, loin de l’approche plus classique de son premier album. En jouant avec des compositeurs plus contemporains, en poussant les orchestres à jouer avec des techniques inédites et en retraitant beaucoup de sons sur ordinateur, Woodkid cherche à aller vers des sons moins lisses, presque irrévérencieux selon ses propres mots. Jonglant habilement entre puissance et silence comme sur Minus Sixty One, dernier son de son album, il crée une sorte de calme avant le tempête, si bien que quand la vague Woodkid vient nous frapper il est impossible d’y résister.
Tracklist
1. Goliath
2. In Your Likeness
3. Pale Yellow
4. Enemy
5. Highway 27
6. Reactor
7. Drawn to you
8. Shift
9. So Handsome Hello
10. Horizons Into Battlegrounds
11. Minus Sixty One
Notre sélection : Goliath, Enemy, Reactor
C’est de loin l’un de mes albums favoris de 2020. J’ai absolument adoré ! Si bien que je l’ai téléchargé en entier et transféré sur mon téléphone. Je trouve mon trajet de retour du travail, moins long au son des morceaux de cette œuvre. À bientôt !