Review : Isaac Delusion – uplifters
Rédacteur en chef, Fondateur
Huit ans après ses débuts, Isaac Delusion est de retour avec un troisième album résolument pop.
Après avoir distillé quatre extraits au fil des derniers mois, Isaac Delusion lève enfin le voile sur ce tant attendu uplifters, corpus de onze titres dont la cover de Couleur menthe à l’eau qu’on vous présentait l’an dernier.
Si les deux amis revendiquent haut et fort leurs influences anglo-saxonnes, ce nouveau disque s’ancre à la perfection dans la nouvelle vague pop française menée notamment par leurs compères de Pépite, L’Impératrice ou encore Saint DX. En découle un album groovy à souhait, porté par une électro-pop ultra fraîche mais surtout dansante. En effet, pour avoir eu l’occasion de les voir à de nombreuses reprises sur scène, les frenchies savent fédérer leur public avec une énergie communicative ! Avec uplifters, et la trentaine approchant, les deux amis d’enfance se sont décidé à renouer avec cette fameuse énergie salvatrice, mais aussi avec une innocence et une liberté qu’on pensait égarées avec l’expérience et les années. Des mots même du groupe, ces compositions sont « un hommage au toi d’avant. À cette frustration bienfaisante, cette période très précise où tu commences à avoir des rêves mais que tu ne peux pas encore les réaliser ».
Seulement deux ans et demi se sont écoulés depuis la parution de Rust & Gold et on craignait qu’Isaac Delusion ne puisse atteindre cette barre si haut placée – il faisait partie de notre sélection d’albums à retenir de 2017 – mais le défi a été relevé grâce à une recette qui fonctionne à tous les coups : mélodies minimales mais addictives, voix reconnaissable parmi milles, univers pop aux multiples couleurs.
Au centre de cet opus, on découvre it hurts au rythme effréné et rétro qui ne manque pas d’attirer notre attention. Coup de cœur assuré ! Les tracks se suivent mais ne se ressemblent pas. Chaque composition apporte sa touche personnelle dans cet opus aux milles saveurs. Une mélancolie planante, une subtile utilisation du vocoder et on se laisse happer par la boucle magnétique de disorder, par le groove de magicalove ou encore se met à rêvasser avec l’éthéré tell me how. Durant ces 42 minutes, se créé un environnement parfois dansant, d’autres fois reposant. Pour conclure cette écoute, on retrouve la cover d’Eddy Mitchell, une des rares chansons en français du binôme avec Pas l’habitude – dont le clip est un réel must-see – et Cajun de leur précédent disque.
Sans pour autant laisser place à la nostalgie Loïc Fleury et Jules Pacotte sont partis à la reconquête de ce continent enfoui où les rêves, la douceur et les envies ont resurgi comme au premier jour. C’est ce voyage intérieur que raconte uplifters en onze morceaux solaires, couleur pastel, dont la légèreté n’exclut jamais la profondeur des intentions. Pour la petite histoire, le binôme a cramé son disque dur dans lequel se trouvaient toutes leurs maquettes et a repris tout à zéro avec pour finalité ce très joli opus !
Le groupe traversera l’hexagone dans les semaines à venir avec notamment deux arrêts à La Cigale le 21 janvier et 11 février prochain mais aussi à la Rock School Barbey le 23 janvier !
Tracklist
1. fancy
2. disorder
3. parrots
4. pas l’habitude
5. it hurts
6. together
7. magicalove
8. people you know
9. tell me how
10. basement leisure
11. couleur menthe à l’eau
Notre selection : disorder, it hurts, tell me how