Rédacteur en chef, Fondateur
Cette treizième édition a été marquée par les prestations dingues de Florence + The Machine, Alt-J et Childish Gambino mais également par de nombreuses découvertes musicales. Un débrief s’impose.
Pour la troisième année, nous partons dans la charmante ville du Pays Basque espagnole qu’est Bilbao, en haut des montagnes, pour 3 jours de festivités qui s’annoncent grandioses ! Au programme, des artistes débarqués des quatre coins du globe prêts à enflammer une audience de près de 40,000 personnes quotidiennement.
Jeudi 12 JUILLET
Dès le premier jour, de nombreux headliners se sont produits à tour de rôle sur les diverses scènes avec notamment Cigarettes After Sex – qu’on retrouvera quelques jours plus tard au Biarritz en été – Florence + The Machine, Alt-J mais surtout, celui qu’on attendait de pied ferme : Mr. Childish Gambino.
On entame ainsi ce début de soirée avec les américains de Cigarettes After Sex qui nous offrent un instant de pure douceur grâce à leur dernier opus éponyme. Enchaînant les titres dream pop avec une sensualité prenante, on réalise petit à petit que nous sommes au tout début d’une aventure musicale qui va durer trois jours et qui sera parsemée de plaisirs autant auditifs que visuels !
Après une attente qui nous aura parue une éternité, viens le tour de celui qu’on attendait tant : Childish Gambino ! Et alors qu’on avait pu écouter brièvement ces deux nouveaux singles – Summertime Magic & Feels Like Summer – quelques minutes avant de prendre la route, le prodigieux Childish Gambino nous les a présenté pour la toute première fois en live. Un moment grandiose qui nous a prouvé la qualité et la puissance de ces deux summer hits !
Malgré le fait que la foule semble moins familière avec ses précédents disque, l’ambiance ne retombera jamais, jusqu’à atteindre son paroxysme avec les incontournables Redbone et This is America qui clôtureront cet excellente heure de show ! On retiendra surtout sa présence scénique qui a mis tout le monde d’accord. Seule Florence + The Machine l’aura presque égalé ! Mais avant d’en parler, on retrouve la seconde tête d’affiche de la soirée.
Quatre ans après les avoir déjà acclamé au même endroit, Alt-J monte sur scène dans un décor fait de lumières à tout va. L’ambiance se veut pop et joyeuse avec un nombre d’aficionados incommensurable qui reprennent en choeur les diverses chansons du trio. Sans réelle surprise, on y retrouve l’incontournable In Cold Blood, le non-moins excellent Left Hand Free mais également la quasi totalité de leur récent album An Awesome Wave. Durant près d’une heure des plus folles, la formation anglaise se ballade en interprétant tous leurs titres sans aucune fausse note ! Mais il faut avouer qu’il est très rare d’être déçu par ces trois artistes.
Les britanniques sont en nombre ce soir ! Et, en plus de la quantité, il y a de la qualité ! Avec sa chevelure flamboyante, Florence + The Machine monte sur scène devant une foule complètement en délire. On se demande bien ce qu’il se passait en même temps que son concert étant donné que la quasi totalité des festivaliers étaient devant cette scène à reprendre en choeur Sweet Nothing, You Got The Love ou encore le divin Shake It Out qui a clôturé cet immense show ! Florence a complètement dépassé nos attentes : elle a donné de sa personne en se défoulant dans tous les sens, pieds nus sur la scène, sans une seconde de répit. Wow !
Après un court passage devant Mount Kimbie, on se retrouve comme à notre habitude au Basoa, une scène alternative sous la canopée où se produisent de nombreux DJs de talent. Un endroit incontournable, parfait pour finir la soirée au rythme des basses et autres sons électro, le tout sublimés par un jeu de lumières qui nous met en transe.
On part se coucher vers 5h du matin, après une bonne journée riche en émotions, déterminés à renouveler l’expérience pour les deux prochains jours !
Vendredi 13 Juillet
On débute cette deuxième journée de festivités par un dj set de la talentueuse Innmir venue réchauffer l’ambiance du camping avec des titres éclectiques qui semblent plaire au plus grand nombre. En effet, bière à la main, la djette nous fait part de ses talents en enchaînant avec brio des morceaux pourtant diamétralement opposés à l’instar d’Anaconda de Nicki Minaj suivi de Flume & Chet Faker. Quelques pas de danses plus tard, nous voilà attendre le bus pour nous diriger sur le lieu de concerts tout en sympathisant avec de nombreux étrangers dans une ambiance des plus amicales – beaucoup d’anglais (entre autres) font le déplacement chaque année pour assister au BBK Festival. C’est surtout ça qu’on adore dans ce festival : que vous soyez tout seul ou en groupe, les gens n’hésitent pas à venir échanger avec vous sur quelque sujet que ce soit !
Dès notre arrivée sur le festival, une voix au loin nous captive, soutenue par un rythme à la fois nonchalant et envoûtant. On part ainsi à la rencontre d’Hakima Flissi, qui, malgré l’audience quelque peu restreinte, donne de sa personne sur l’immense scène Heineken. Un petit bout de femme pleine d’énergie qui nous fera instantanément penser aux artistes neo-soul britanniques qu’on apprécie tant ! Une sublime découverte qu’on ne cesse d’écouter depuis.
Après un petit détour sur la nouvelles scène LASAI le temps de la pause dîner – sur laquelle on a pu découvrir Ibon Errazkin et son électro chill, le tout avec une vue imprenable sur la ville de Bilbao – on se décide de déambuler à travers le festival, oreilles grandes ouvertes, en attendant de capter le son qui nous fera vibrer ! On part alors à la rencontre de jeunes talents qui balancent un rock puissant devant une foule en délire. Restant légèrement en retrait, on en profite pour visiter les quelques boutiques et autres stands de jeux concours divers et variés.
L’heure tourne et on se met à suivre une foule de festivaliers qui se dirigent à l’autre bout de la plaine pour partir acclamer My Bloody Valentine. Et là, après deux petites minutes de souffrance à cause d’un son beaucoup trop fort, on fait demi-tour quelque peu déçus… Quoiqu’il en soit, la tête d’affiche de la soirée ne devrait tarder à monter sur scène… Welcome The xx !
La pluie commence à tomber et, comme les plus habitués le savent, il n’y a pas de BBK réussi tant qu’il ne pleut pas ! Ainsi, après s’être armé d’un poncho des plus tendances, et une petite demi-heure de retard pour cause de problèmes techniques, le trio britannique débarque sur scène dans l’euphorie totale ! Près de 40,000 festivaliers se réunissent devant cette immense scène sur laquelle trônent fièrement Romy, Jamie et Oliver. Avec leur électro pop minimaliste, The xx nous en met plein les oreilles, bluffés de la qualité du son qui s’apparente pour deux gouttes d’eau à leurs albums. Et c’est bien cela qui fait la grandeur d’un artiste : parvenir à reproduire sur scène une musique fidèle aux versions studio. Chapeau !
Samedi 14 Juillet
Last but not least. Pas de temps à perdre, on se prépare pour partir à la découverte des derniers artistes et non des moindres ! La grande majorité des festivaliers qui sont arrivés le samedi sont venus pour voir deux poids lourds de la scène musicale britannique : Noel Gallagher’s High Flying Birds et les déjantés Gorillaz.
Accompagné de nombreux choristes et musiciens, Noel Gallagher nous régale avec ses propres titres pop rock dans une ambiance des plus agréables. Mais, on ne va pas se le cacher, la plupart des festivaliers – nous compris – est présent pour découvrir en live les plus grands hits d’Oasis (dont les rumeurs de reformations ne cessent de circuler). Ainsi, pour notre plus grand plaisir, on se laisse charmer par Little By Little, Half the World Away jusqu’à trépigner d’impatience pour le devenu classique Wonderwall. Et dès les premières notes de guitare, la foule s’embrase, les cris résonnent et les smartphones se dressent pour filmer cet instant de communion grandiose. Mais ils nous réservaient une autre surprise : la reprise d’All You Need Is Love des Beatles pour conclure ce concert ! Wow !
Changement total d’ambiance non loin de là avec Fischerspooner qui lance les hostilités avec une électro parfaitement calibrée avec une scénographie complètement barrée ! En effet, on retrouve le frontman dans des tenues assez osées quand son danseur lui est presque nu, se dandinant dans tous les sens, enchaînant les chorégraphies des plus improbables. Une belle claque tant visuelle que sonore qui aura mis le public en transe.
Dernière tête d’affiche, Gorillaz a ramené ses quatre potes virtuels – 2D, Murdoc, Russel et Noodle – pour un show monstrueux résumant leur carrière entière. En effet, avec une setlist composée de 24 titres, le groupe mené par le grandiose Damon Albarn n’a pas hésité à mélanger les genres entre pop, dub, hip hop ou encore funk. Il faut dire que les britanniques ne font pas les choses à moitié : on retrouve sur scène une bonne quinzaine de musiciens, chanteurs et choristes qui donnent tout ce qu’ils ont devant les écrans géants qui eux nous plongent dans l’univers visuel du groupe. Un régal ! On aura même le plaisir de retrouver Benjamin Clementine sur leur récente composition Hellelujah Money extraite de The Now Now. Et pour conclure, ils ont entamé l’incontournable Clint Eastwood devant une audience plus que conquise !
Sans réelle surprise, on aura connu un temps grandement mitigé, digne du Pays Basque, oscillant entre après-midi ensoleillées et nuit orageuses. Mais rien n’arrêtera les festivaliers qui était préparés à tout pour profiter de ce line up monstrueux qui nous aura fait vibrer durant 72 heures. Pour ce qui est des points positifs, on a adoré le point de vue qu’offre la nouvelle scène LASAI depuis laquelle on peut admirer la jolie ville de Bilbao avec en fond sonore des musiques d’ambiance dont le rythme n’excèdes les 100 beats par minute, la même fréquence qu’un coeur humain, parfait pour se reposer. L’organisation et la sécurité est une nouvelle fois impeccable malgré des petits bugs rencontrés avec les bracelets cashless et les files d’attente interminables pour rentrer au camping à la fin des concerts. Mention spéciale pour les gobelets consignés à 2€50 qui ne sont pas entièrement remboursés à la fin… Bref !
Comme pour ses précédentes éditions, le BBK Festival nous aura régalé avec une programmation riche portée par des têtes d’affiche mais également par des nouveaux talents de qualité ! On ne peut que vous conseiller de prendre vos billets pour la prochaine édition qui aura lieu les 11, 12 et 13 juillet 2019 !et qui accueillera une première tête d’affiche alléchante : Weezer !