Place à Henri, scénographe qui travaille sur le festival depuis trois ans afin d’embellir ce joli lieu de vie mais aussi le rendre pratique et durable !
Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots et nous dire ce que tu fais sur le festival ?
Alors je suis Henri Jannet, je suis responsable scénographie du festival Pete The Monkey depuis 2 ans maintenant.
Et qu’est-ce qui t’a amené sur ce festival en particulier ?
J’ai d’abord répondu à l’appel au projet avec un ami il y a 3 ans pour faire la signalétique du nouveau site. Nous sommes venus à deux pour encadrer une équipe de bénévoles. Il y avait un gros enjeu de fabrication et de construction, c’était une très grosse mission et ça s’est super bien passé, on s’est super bien entendu avec l’équipe ! L’année suivante, avec Jeanne, ma binôme, nous avons remplacé Hugo qui s’occupait anciennement de la scénographie.
En dehors du festival, c’est ton métier ?
Pas vraiment, moi je suis un peu en recherche de métier en ce moment : je fais plein de trucs différents, je fais beaucoup de musique par exemple via mon projet JANETT. Auparavant j’étais architecte donc j’ai quand même le bagage technique pour faire du chantier ou encore gérer un budget. J’aime beaucoup cette mission car je peux allier musique et création. C’était mon rêve de gosse d’organiser des booms et ici nous sommes dans un contexte privilégié pour faire ça !
Nous avons une petite question de la part de Claire, que nous avons rencontrée avant toi : comment tu fais pour avoir autant d’idées mais aussi pour les mettre en place ?
Alors, avec Jeanne nous sommes des facilitateurs de projets. Nous avons une visibilité globale du site et nous voulons l’alimenter avec des installations qui se pérennisent d’années en années. Nous allons donc déceler les besoins et ensuite nous lançons des appels à projets (pour les écoles d’art par exemple), nous diffusons sur les réseaux sociaux, ensuite les porteurs de projets arrivent avec leurs idées que nous allons développer (ou non) ensemble.
Nous sommes plutôt des coordinateurs de projets en scénographie, nous aidons les personnes à mettre en place concrètement leurs idées. Nous faisons aussi un peu d’urbanisme au sein du site : nous avons notamment rendu les comptoirs des stands (bars par exemple) étanches, démontables et remontables. Nous souhaitons rendre l’espace plus confortable et agréable. Ici, être scénographe ce n’est pas que la DA visuelle, c’est aussi travailler sur la partie ‘pratique’ du site pour les festivaliers et les gens qui travaillent. Ce qui est un peu particulier sur Pete c’est que nous construisons tout, contrairement à d’autres festivals qui font appel à de la location ou des prestataires pour ce type de besoins, ce qui contribue à renforcer notre identité visuelle et ce qui crée un charme particulier.
On se demandait à quelle échelle vous êtes éco-responsables sur la construction de la déco et des modules ?
C’est aussi une manière d’être un peu plus éco-responsable que de fabriquer nous-mêmes les modules. Nous avons un beau gisement de 10 ans de matériel qui est stocké dans un hangar et c’est un plaisir d’aller se servir là-dedans et de se débrouiller, de recycler, c’est un beau terrain de jeu. Nous essayons de garder une vision à long terme lorsque nous construisons quelque chose, nous faisons en sorte que ces modules puissent être réutilisés et soient déclinables.
D’ailleurs, pour le processus créatif, comment vous-vous organisez ? Vous passez par le dessin, des plans 3D ?
Alors chacun a ses outils favoris ! Tu regardes, les porteurs de projets, selon qu’ils soient peintres, menuisiers ou architectes, les propositions graphiques seront différentes. Personnellement j’adore dessiner à la main, sur du papier. En tant qu’architecte de formation j’ai besoin de poser un coup de crayon ou d’aquarelle pour faire une esquisse de mes idées. C’est d’ailleurs beaucoup plus simple pour expliquer ce que j’ai en tête aux personnes qui m’entourent. Pour moi, le dessin c’est la traduction la plus concrète de ce qui se passe dans ma tête !
Sinon, et pour vous citer un exemple concret, les nouvelles tours qu’on a montées cette année on les a aussi en maquette à l’échelle 1/10 afin de pouvoir gérer au mieux l’assemblage sur le chantier. Ca montre bien qu’on a plusieurs supports selon les personnes, que ce soit juste un texte explicatif, un dessin, des images sous forme de moodboard ou des éléments plus concrets comme ces maquettes. On s’adapte ! Et en tant qu’architecte on a le lexique, la sémantique pour décoder tout cela !
Claire (responsable bénévoles) me disait qu’il y avait une équipe d’une centaine de bénévoles sur le montage du festival. Comment tu travailles avec toutes ces personnes ?
Alors pour la scéno c’est particulier car nous avons tous les porteurs de projets qui sont bénévoles également, ils sont défrayés et ils vivent ici avec nous pendant le montage. Ces artistes/intervenants, qui sont environ 50, sont gérés la plupart du temps par Jeanne et moi.
Claire a également une équipe de bénévoles dédiée à la scéno, il y en avait 37. Nous étions donc environ 87 à travailler sur la scéno pendant le montage. Les personnes sont dispatchées sur des postes de travail avec les artistes/porteurs de projet et travaillent ensemble. Généralement, tout le monde apprend des choses et tout le monde apporte quelque chose. Par exemple, nous ne mettons pas que des menuisiers pour travailler le bois, justement, nous aimons que les personnes repartent avec des savoir-faire.
C’est pluri disciplinaire comme job finalement : management d’équipe, régie, accueil…
Oui c’est vrai, il y aussi la partie commande, budget, il faut aussi gérer une équipe aussi bien sur le plan organisationnel qu’humain !
Petite question en rapport avec la thématique de cette année : quel est ton signe astro ?
Je suis Taureau, du 19 mai !
Pour parler musique, on aimerait aussi savoir : si tu devais faire venir un artiste, une artiste ou un groupe de tes rêves à Pete The Monkey, ça serait qui ?
C’est dur ! Mais je dirais Gorillaz en fait, pas seulement parce que c’est un gros singe mais parce que je trouve que ce que propose Damon Albarn dans le groupe c’est pile-poil dans la direction artistique de Pete. C’est un groupe anglais, du moins en majorité anglais, c’est militant, il y a une énorme variété de musiciens, instrumentistes… Il rassemble aussi beaucoup de monde, c’est quelque chose qui fédère énormément de gens différents. J’imagine déjà un projet spécial de Damon pour le festival !
Et pour finir, est-ce que tu aurais une anecdote singesque sur tes deux années d’expérience sur le festival ?
J’ai des trucs oui, mais il y a quand même des choses qui se déroulent en coulisses… Mais en fait j’ai envie de vous parler des Kids ! Les kids c’est les tout premiers bénévoles du tout premier festival, du tout premier Pete ! Au début ils avaient 13 ans et ils sont encore là ! Ce n’est pas vraiment une anecdote mais simplement le fait que ces gens existent, c’est à mourir de rire parce qu’ils sont géniaux, hyper drôles et hyper efficaces et on passe des très bons moments en prépa avec eux ! Merci.
Ca montre bien le côté familial du festival, on adore ! On te laisse poser une question à Victor pour notre prochaine rencontre.
Comment fais-tu pour répondre à toutes les demandes des artistes ?