Voyageons en Amérique à travers la poésie de Lana Del Rey et son septième album Chemtrails Over the Country Club.
Dix ans ! Le 10 octobre 2011 précisément le monde découvrait Lana Del Rey avec l’iconique Video Games. Alors que Rihanna, Lady Gaga ou même Beyoncé étaient au sommet de leur carrière, Lana Del Rey proposait un univers rempli de fragilité et de poésie amoureuse.
Le monde a changé depuis 10 ans, tout comme la poupée Tumblr (sisi on avait tous un blog Tumblr) qui propose avec Chemtrails Over the Country Club, un projet folk inspirée des années 70. Glamour, fragile et ensorcelant.
À travers Chemtrails Over the Country Club, Lana Del Rey souhaite nous emmener dans un road Américain rétro en compagnie du Country Club. Un voyage qui s’annonce sympathique mais où complexité et horreur titillent. En effet, en utilisant « Chemtrails », Lana Del Rey souligne la théorie conspirationniste des chemtrails pensant que les trainées blanches dans les avions sont des produits chimiques autorisés par des agences gouvernementales. Un pas si beau voyage nous attend alors et le clip de Chemtrails Over the Country Club démontre bien cette perspective où les vacances deviennent dramatiques.
Chemtrails Over the Country Club fait la description de femmes puissantes qui cachent de lourds secrets.
Une notoriété difficile
Lana Del Rey entre en délicatesse et fait le constat de son existence avec White Dress accompagné d’un piano bouleversant. Elle revient sur son passé de serveuse habillée en robe blanche passant ses journées à écouter les Whites Stripes et Kings Of Leon. Une jeune femme pleine de rêves qui les voient aujourd’hui réalisés mais où la désillusion sur l’industrie et la notoriété n’ont pas été simples à gérer.
L’album a été – pratiquement – entièrement produit par Jack Antonoff récemment récompensé d’un Grammy Awards pour folklore de Taylor Swift. Le titre Dark But Just A Game a été créé à partir d’une discussion entre les deux artistes. Un refus de changer pour devenir célèbre et obtenir reconnaissance et notoriété. L’industrie musicale y est au final perdue, comme « un jeu ».
Des amours palpitants
Oui, évidemment que Lana Del Rey évoque la passion amoureuse dans son nouvel album. Tulsa Jesus Freak détonne par l’utilisation de l’auto-tune qui rend le morceau mi-passé, mi-contemporain parlant d’un amour biblique pour la religion.
L’artiste de 35 ans a aujourd’hui envie de s’affirmer encore plus qu’auparavant. Let Me Love You Like A Woman est une palpitante lettre d’amour. Lana Del Rey se dit prête à tout quitter pour être entouré de l’homme qu’elle aime. Wild At Heart inspiré du film de David Lych rempli tous les critères d’une excellente chanson de Lana Del Rey tombant follement amoureuse d’un bad boy. Des morceaux épurés, doux et magiques où les refrains nous font pleurer de tendresse.
Un voyage hors du temps
Lana Del Rey est connue pour transmettre dans ses albums des images rétro et vintage d’une Amérique des années 50/60. Elle ne déroge pas à la règle avec ce nouveau projet.
Un album à écouter fort dans un ranch, endroit réconfortant et serein : « Could I come back to the ranch, baby ? » – Tulsa Jesus Freak, « But sometimes, this ranch feels like my only friend » – Dance Till We Die.
La chanteuse est prête à tout pour faire chavirer nos cœurs confinés. Dans la prise de conscience amoureuse de Let Me Love Like A Woman, Lana Del Rey est prête à quitter Los Angeles pour partir à plus de 1800 kilomètres afin de conquérir son âme sœur : « Eight miles North or South will do / I don’t care where as long as you’re with me / And I’m with you and you let me ».
Douceur et pureté se dégagent de Not All Who Wander Are Lost et Yosemite. Not All Who Wander Are Lost est un road trip blues à travers les 4 saisons. Yosemite évoque également le changement dans une relation à travers le temps et les saisons également : « Seasons may change / But we won’t change ». Chanson au départ prévue pour Lust For Life (2017).
Les femmes au pouvoir
Influencée par la chanteuse folk des années 70, Laurel Canyon, Lana Del Rey évoque d’autres grandes icônes dans Dance Till Die. Une invitation à danser et être libre en compagnie de Joan Baez, Joni Mitchell, Stevie Nicks et Courtney Love.
Trois artistes partagent leur voix avec celle de Lana dont la voix rauque de Nicki Lane sur Breaking Up Slowly. Les deux artistes préfèrent rester seules que mal accompagnées évoquant la chanteuse de Nashville des années 60, Tommy Wynette qui connaîtra une fin tragique.
For Free, reprise de Joni Mitchel conclut l’album. Avec Zella Day et Weyes Blood, Lana Del Rey continue dans la lignée de l’album avec un morceau typiquement folk des années 70.
Malgré les polémiques, Lana Del Rey propre avec Chemtrails Over the Country Club un album minimaliste où des images passionnelles vous restent en tête. Lana continue d’évoluer de la plus belle des manières. Un album envoûtant, sentimental, mais tout aussi tragique et mélancolique. 11 titres qui suivent une ligne directrice et qui s’écoute avec plaisir du début à la fin. 2021 risque bien d’être l’année de Lana Del Rey, elle a annoncé sur ses réseaux sociaux que sortira le 1er juin, Rock Candy Sweet, un album rock qu’on a déjà hâte de découvrir.
Tracklist
1. White Dress
2. Chemtrails Over the Country Club
3. Tusla Jesus Freak
4. Let Me Love You Live A Woman
5. Wild At Heart
6. Dark But Just A Game
7. Not All Who Wander Are Lost
8. Yosemite
9. Breaking Up Slowly (feat. Nikki Lane)
10. Dance Till We Die
11. For Free (feat. Zella Day et Weyes Blood)
Notre sélection : Dark But Just A Game, Yosemite, Chemtrails Over the Country Club, White Dress
NOTE : 16/20