Rédacteur en chef, Fondateur
Pour célébrer la sortie de son nouveau clip, on a discuté avec un jeune talent prometteur : Cølibri.
Après un premier EP de 6 titres sorti fin 2019, le producteur français nous propose en exclusivité de visionner son nouveau clip qui met en images sa collaboration avec Kalupto. The Reason for a Road est une piste chargée en émotion et son visuel retranscrit à la perfection cela.
Salut Jérôme, on te retrouve un peu plus de trois mois après la sortie de No Rest for the Wicked, ton premier EP. Peux-tu nous parler de ce premier disque ? Quel a été le processus de création, l’envie derrière la réalisation de cet EP ?
Salut Mathieu, déjà trois mois en effet ! Ce premier EP a été majoritairement composé à Montréal l’année dernière où je suis parti un an en classe de composition de musique de film. J’étais dans ma petite chambre avec juste un ordi et un clavier, puis l’année écoulée, j’ai fais le point sur mes compositions et en rentrant cet été en France, je l’ai juste peaufiné.
L’envie première était de réussir à imposer une atmosphère, un récit au fil des titres. J’aime beaucoup écouter des albums en entier pour justement voir l’évolution de celui-ci. Malheureusement aujourd’hui avec le streaming ça ne se fait plus trop…
On a fêté la sortie de l’EP sur Paris avec 2 concerts au mois de décembre et j’ai hâte de renouveler l’expérience en 2020 !
Pour ceux qui ne te connaîtraient pas, pourrais-tu présenter ton univers musical ? Qui se cache derrière Cølibri ?
J’ai un parcours musical très diversifié ; j’ai commencé le piano très jeune avec de la pratique en Conservatoire puis à un moment donné j’avais besoin de découvrir et jouer autre chose. L’improvisation devenait un aspect important et le Conservatoire est un lieu où il est difficile de l’exercer… Du coup j’ai étudié et pratiqué le jazz pendant 3 ans sur Paris. Cela a été une vraie école, avec de belles rencontres et surtout un état d’esprit ouvert sur toute forme de musique. C’est là que j’ai découvert ma passion pour la musique électronique et la musique de film. J’ai donc monté un dossier et hop direction Montréal !
Tu fais partie de la prolifique scène musical nantaise. Que peux-tu nous confier à ce propos ? Qu’est-ce qui, selon toi, fait que Nantes est devenue une ville majeure de la scène musicale électronique ?
Je suis nantais depuis peu ! Mais c’est vrai qu’il y a une scène importante de musique électronique, et culturelle en général. Le fait d’être dans une ville plus calme, plus petite, ça joue sur ton quotidien et donc ton inspiration. J’ai pu d’ailleurs rencontrer des musiciens super et des collaborations vont surement naitre de celles-ci.
D’ailleurs, quelle chanson t’a fait tomber amoureux de la musique électronique ?
La musique électronique c’est tellement large… difficile de te le dire… Par exemple, plus jeune j’avais une période rock progressif, j’écoutais que ça ! Les expérimentations sonores de Richard Barbieri, j’ai grandi avec ! Cependant, des artistes comme Rone, Bonobo ou Four Tet sont des gars qui m’ont mis une claque, ce sont eux qui m’ont poussé à monter le projet Cølibri.
Si je devais te donner une musique : Bonobo avec l’album Black Sands. Un chef d’oeuvre.
Parmi les six tracks de ce disque, tu as un featuring avec Kalupto sur The Reason for a Road, la seule piste chantée. Pour quelles raisons as-tu décidé d’ajouter des paroles à ce morceau en particulier ?
Oui c’est le seul en effet ! Pour l’histoire, j’étais allé voir une exposition sur Dorothea Lange, une photographe qui a beaucoup travaillée sur la migration aux Etats-Unis après la crise de 29, et dans un carnet de voyage, il y avait cette phrase qui m’a beaucoup fait réfléchir : « A road should ought to go some place better’n where you are » (Une route devrait toujours te mener à un meilleur endroit). En rentrant j’ai composé un morceau et c’était une évidence qu’il fallait des paroles, raconter et chanter une histoire par dessus. J’ai donc appelé Kalupto, je lui ai tout raconté et une semaine plus tard elle m’envoie une maquette. C’était 90% du morceau actuel. Elle avait carrément trouvé le truc parfait du premier coup ! On a enregistré ça, puis dans la foulée j’ai rencontré Julien Granet, un réalisateur français basé à Montréal et on a décidé de monter le projet du clip. Au départ ce devait être un petit truc à l’arrache sans budget et finalement on a réussi à monter une sacrée équipe avec des financements, une comédienne et des décors / costumes 100% faits mains. Je suis vraiment fier du travail accompli sur ce titre !
Quelle serait ta collaboration rêvée ?
Il y a beaucoup de gens talentueux c’est difficile de choisir… Dans l’idée, c’est vrai que j’aimerais collaborer avec des artistes que j’admire comme Rone ou Olafur Arnalds mais plutôt pour monter un live basé sur l’improvisation. Que chaque soir soit unique, ça serait cool !
On a pu voir – notamment à travers le clip de The Reason for a Road – que tu apportais une réelle importance à l’aspect visuel de ta musique. Pour quelles raisons ?
Je pense que cela est dû au fait que je travaille à côté pour le milieu cinématographique. Quand je compose ou que je me balade, un son m’évoque des images et inversement. Et le visuel se doit d’être surprenant, comme la musique, qu’il évolue ! C’est aussi ce qu’on a essayé de faire sur le clip d’Onelli qui est composé seulement d’images d’archives, c’était un défi de garder l’attention des gens pendant 4 minutes qu’avec des images pixelisées !
Quelles sont tes attentes, tes projets pour cette nouvelle année ?
J’espère que l’année sera riche en expériences musicales avec de nombreux concerts ! J’ai déjà commencé à composer un deuxième EP avec de nouveaux partenariats et collaborations mais je ne peux en dire plus pour l’instant… Il se peut même qu’un titre sorte avant un deuxième album mais chut !
Un mot pour conclure cette interview ?
Merci à toi pour cette interview et j’espère que le clip de The Reason for a Road plaira à un maximum de monde. A bientôt !