Moïse Turizer, tandem de synthpunk, dévoile son deuxième EP Modern Light. Brut et glacé, ce nouveau projet est à écouter d’urgence.
Deux ans après leur premier projet Big Yard, les deux musiciens de Moïse Turizer dévoilent Modern Light. Ce tandem, puisant son inspiration entre Suicide, Chemical Brothers, Animal Collective et John Maus nous fait découvrir son univers où règne une énergie synthétique et distordue. Entre musique électronique et punk-rock, cet EP sonne comme la bande originale de nos vies.
Un projet entre post-punk saturée…
On démarre avec Fantasy et sa recette gagnante : une voix déformée, comme dans un rêve, portée par une instru brute et froide. Le tempo s’accélère au milieu de la chanson et l’on se retrouve pris dans une boucle qui ne s’arrête plus. Ce rêve, ce fantasme, nous entraîne jusqu’à la chanson suivante, Modern Light.
Sur ce titre, l’instru se fait toujours plus métallique et grésillante. La voix du chanteur, plus présente que sur le morceau précédent nous ramène dans la réalité que nous avions quittée avec Fantasy. Les rythmes décapants de post-punk électronique résonnent avec une efficacité redoutable. Le clip, réalisé par Nicolas Despis, avec seulement quelques lumières, un stroboscope et une caméra super 16, a été tourné au Pop In à Paris : « La ré-appropriation d’un lieu de culture et de nuit dans une période sombre a sonné pour nous comme un symbole, comme une volonté de non-adaptation à ce monde. Apporter à notre manière un peu de lumière à l’obscurité« . Entièrement filmé à la pellicule, en noir et blanc et en contradiction avec l’idée de modernité, le clip devient une sorte de court métrage expérimental.
…Et électro mélancolique.
À peine sorti du frénétique Modern Light, on plonge dans Nightfall qui nous surprend par des notes claires et aériennes, en contradiction avec la voix intelligemment saturée du chanteur. Le rythme planant de ce morceau semble nous accompagner dans une balade nocturne, éclairée seulement par les lumières de la ville. Flottant sur cet EP comme une agréable pause au milieu du rythme effréné de Modern Light, Nightfall est une véritable respiration. L’occasion de se poser et de regarder autour de soi pour mieux replonger dans la synthpunk du duo.
On l’a nommé Modern Light – La musique pour avancer toujours, l’espoir en ligne de mire, une lumière dans l’obscurité
Avec Who Knows, on atterri la tête la première dans des rythmiques électriques, électroniques et punk, portées par une guitare vibrante. Nous laissant à peine le temps de reprendre notre respiration, le duo nous envoie ensuite Flashback en plein dans les oreilles. Le rythme enflammé de ce morceau, emmené par une guitare fébrile et une voix sombre, nous fait regretter l’époque des concerts de rock et les pogos déchaînés les accompagnant. Quand au milieu du titre, Moïse Turizer balance une envolée ultra saturée, c’est comme si l’on se prenait une décharge électrique et on repart de plus belle dans notre danse folle.
Le duo clôture ce projet avec le planant City Of Angels. La voix est berçante et les instruments plus doux, bien qu’aux sonorités toujours saturées. Avec City Of Angels, c’est comme si le soleil déclinait et que l’on fermait enfin les yeux après une journée intense. On se retrouve dans une sorte de rêve enfumé dans lequel la voix du chanteur semble réussir à nous atteindre depuis un autre monde.
En bref
Avec Modern Light, Moïse Turizer nous balance une musique brute, rythmée par des percussions syncopées et sublimée par le son glaçant des guitares. Véritable ode à la dualité, entre post-punk violent et électro mélancolique, le duo nous délivre ici un EP froid qui parvient malgré tout à enflammer nos corps et nos cœurs : on est séduits !
Tracklist
1. Fantasy
2. Modern Light
3. Nightfall
4. Who Knows
5. Flashback
6. City Of Angels
Notre sélection : Modern Light, Nightfall, Flashback