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Confinement oblige, on a discuté, par caméras interposées, avec Alban et Grégoire qui composent 9000th et qui sortiront leur premier EP Sealed Patterns le 7 mai. Un disque atypique, sortant des sentiers battus et avec une jolie atmosphère et esthétique cinématographique !
Pouvez-vous vous présenter et nous présenter votre projet ?
Grégoire : Alban chante, compose et joue du piano et du clavier. Je suis à la batterie. 9000th est un projet qui a 5 ans. Alban traine ce projet derrière lui depuis un moment. Ce n’est que depuis récemment que le projet est une formation à 2 (avec piano, batterie, synthés et samples).
Comment cette formation à 2 est-elle née ?
Alban : par la nécessité de la scène et parce que je n’aime pas être seul. J’aime composer seul mais je déteste jouer seul. La scène, ce n’est pas évident pour moi. Je m’appuie complètement sur le charisme, la présence solaire et le dynamisme de Grégoire. C’est le pilier scénique du groupe, c’est lui qui parle, qui prend la parole et qui sait se comporter dans la sphère professionnelle. Moi, je pige que dalle !
Grégoire : Alban a été à 2 et plus plusieurs fois. Le groupe a évolué dans plein de formations différentes avant de trouver la formation actuelle. Mais, ça peut encore évoluer.
Votre premier EP Sealed Patterns sort le 7 mai. Pouvez-vous nous en parler ? Comment l’avez-vous travaillé ?
Grégoire : sur l’EP, tous les morceaux ont été écrits, composés et maquettés par Alban. Les titres étaient déjà existants avant que j’arrive sur 9000th. J’ai ré-arrangé certaines parties. On a longuement joué ensemble avant d’enregistrer l’EP. J’avais commencé à poser des batteries mais souvent dans la nécessité du live et non dans celle de l’enregistrement studio. Ensuite, Alban et Paul (qui s’est chargé de la production de l’EP) se sont occupés des arrangements.
On peut difficilement mettre une étiquette sur votre musique qui est assez hybride. Comment la qualifieriez-vous ? Quelles sont vos influences ?
Grégoire : 9000th, c’est de l’électro / instrumental / pop / chansons, un espèce de mix de tout ça, difficile à cadrer. Notre musique est un mélange des Daft Punk (pour le coté électro pop hyper pop), de Sébastien Tellier et de Radiohead (pour le coté plus complexe).
Alban : je suis content si c’est reçu comme ça parce que c’est l’idée. Ces derniers temps, j’ai été influencé par Boards Of Canada, Thom Yorke et j’ai trainé dans l’univers Math Rock pendant quelques années. J’aime les harmonies des Daft Punk.
On retrouve également ce côté atypique dans la structure des morceaux et leur durée. Comment l’expliquez-vous ?
Alban : j’aime bien ce format de 5 minutes. Je voulais que ça suive un fil narratif émotionnel, le cours de l’émotion.
Grégoire : les morceaux sont composés de manière linéaire avec des évolutions. C’est pour ça qu’on fait référence à Sébastien Tellier car c’est un spécialiste du genre, de faire évoluer un morceau sur la même base, même s’il n’y a pas forcément de changement.
Dans votre musique, il y aussi une ambiance et une esthétique très cinématographique …
Alban : je suis fan de Lynch et de Kubrick donc ça a peut-être marqué l’EP. Kubrick a une volonté de dépeindre les choses précisément, d’être précis sur l’émotion, de savoir comment l’habiller et d’être le plus fidèle possible. Pour moi, ce sont comme des tableaux. Avec l’EP, j’ai essayé d’imager mes émotions.
Grégoire : l’EP raconte une histoire qui n’a ni début, ni fin. Sur la construction des morceaux, le fait que tout soit imagé, la présence de petits détails évoquent le cinéma et rendent la musique très cinématographique.
On parle de Kubrick, la cover de l’EP est-elle une référence à Orange Mécanique ?
Alban : pas du tout ! Adolescent, j’ai beaucoup été marqué par le truc de l’œil chez Kubrick. J’y vois aussi une planète avec l’iris. Il y a un truc cosmique, autour du cercle, qui est présent dans la vie (avec une cellule, une planète), c’est récurrent. Je voulais l’imager et le traduire de façon personnelle. Mais indirectement, oui, il y a une référence à 2001, l’Odyssée de l’Espace mais que je voulais me réapproprier de manière plus personnelle.
Grégoire : le bleu et le doré de l’œil, qu’on retrouve sur la cover, représentent les couleurs du projet.
Quelles sont les découvertes que vous avez faites pendant votre confinement ?
Grégoire : Anderson Paak, que j’ai découvert récemment, Theophilus London et Beyoncé. Ce sont mes 3 artistes du moment !
Alban : le requiem de Mozart dirigé par Herbert Von Karajan que je redécouvre avec grand plaisir, EOB (Ed O’Brien, l’un des guitaristes de Radiohead) et le morceau At the Door du dernier album des Strokes. Ce titre est magnifique, ça été une claque, il est hyper émouvant et il m’a touché. Il n’y a pas de kick, il n’y a que du synthé et de la voix. J’ai trouvé ça hyper fort pour un groupe aussi emblématique, c’est une prise de risque !
Quels conseils auriez-vous aimé que l’on vous donne ?
Alban : comment fait-on pour communiquer !
Grégoire : j’aurais aimé comprendre, un peu plus vite, les enjeux, comment fonctionnent le milieu de la musique et les gens qui tournent autour et ce qu’on attendait de moi.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Alban : on envisage de sortir un album, qui sera auto produit, au printemps 2021 . On aimerait bien trouver un label pour sa sortie. On fait donc un appel !
Grégoire : on espère se faire connaitre de certains médias grâce à l’EP et avoir un pied dedans pour la sortie de l’album.