Après de nombreuses mixtapes, collaborations et albums, Mura Masa revient ce 17 janvier avec R.Y.C, pour le meilleur comme pour le pire…
Alex Crossan, l’alter ego de Mura Masa nous propose avec R.Y.C un opus atypique et complètement à part, et tandis que certains morceaux sonnent comme des coups de génies, d’autres laissent entendre un producteur encore en pleine recherche stylistique…
Un teasing aux différentes sonorités
On avait déjà pu entendre depuis quelques mois différentes collaborations présentes sur l’album avant sa sortie finale ce 17 janvier. Parmi ces dernières : Deal Wiv It, en compagnie du britannique Slowthai qui était proposé avec un clip très esthétique et particulièrement anglo-saxon à sa sortie en novembre, mais aussi Teenage Headhache Dreams, cette fois-ci avec la douce voix d’Ellie Rowsell du groupe Wolf Alice ou encore I Don’t Think I Can Do This Again, où le producteur se trouvait en compagnie de Clairo. Autant de titres que d’atmosphères qui ne permettaient pas particulièrement d’imaginer l’ambiance générale du disque.
Tandis que Deal Wiv It laissait à l’auditeur une sensation rythmique puissante, remplie d’essais électronique et du flow nerveux typique de Slowthai, le titre avec Ellie Rowsell proposait un rock essayiste et mélancolique, représentatif d’une forme de mal être adolescent. De son côté, I Don’t Think I Can Do This Again se voulait plutôt simple et assez « commercial » Mais alors finalement, que vaut R.Y.C ?
Surprenant, pour ne pas dire frustrant
Le disque commence assez tranquillement et c’est Raw Youth Collage (pour R.Y.C, vous l’aurez compris) qui ouvre le bal. Les sons s’enchainent et ne se ressemblent pas, caractéristique qui malheureusement cette fois ne présage rien de particulièrement bon. Plus l’album avance et plus on se questionne. Des sonorités assez « faciles » et souvent incertaines par leur côté hétérogène font de l’écoute de R.Y.C un ascenseur émotionnel. Des titres comme I Don’t Think I Can Do This Again ou No Hope Generation proposent des atmosphères estivales aux toplines assez simplistes, des sons qui s’écoutent donc assez facilement mais qui ne s’inscrivent pas réellement dans le temps.
Heureusement, quelques pépites se cachent tout de même dans la masse générale du disque, et c’est personnellement dans ces sons qu’il m’a été possible de renouer avec ce qui m’avait plu chez le producteur ces dernières années. Il s’agit donc d’un point de vue assez subjectif, et il serait très compréhensible que certains trouvent dans l’album une introspection parfaite et pleine d’équilibre, mais encore une fois, les goûts et les couleurs diffèrent, et personnellement je trouve que cet album manque des deux. Un titre comme In My Mind par exemple permet de reprendre espoir sur la suite de l’opus avec une sonorité particulière et totalement prenante. a meeting at an oak tree en compagnie de Ned Green propose aussi, malgré son atmosphère assez basique, un réel côté mélancolico-dramatique qui sait dégager une intention claire. La balance oscille donc mais il n’est pas question d’acclamer l’album dans son intégralité.
Finalement ?
Sans avoir envie de dire qu’il est mauvais, R.Y.C ne satisfait pas totalement. Certains morceaux sont bons et vous donnent envie d’y retourner tandis que d’autres manquent de ce quelque chose qui fait la différence. Peut-être Mura Masa a-t-il donc simplement comblé un besoin musical introspectif, ou simplement un « essai » personnel. Toujours est-il que pour une oreille habituée aux escapades musicales représentatives du producteur, l’opus peut sembler étrange, et assez inattendu.
Encore une fois, il s’agit là d’un avis purement subjectif et absolument rien ne vaudra une écoute avec votre appareil auditif personnel, alors à vos enceintes !
Tracklist
1. Raw Youth Collage
2. No Hope Generation
3. I Don’t Think I Can Do This Again (with Clairo)
4. a meeting at an oak tree (with Ned Green)
5. Deal Wiv It (with slowtai)
6. vicarious living anthem
7. In My Mind
8. Today (with Tirzah)
9. Live Like We’re Dancing (with Georgia)
10. Teenage Headhache Dreams (with Ellie Rowsell)
11. nocturne for strings and a conversation
Notre Sélection : In My Mind, Today, a meeting at an oak tree
