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Deux des membres du groupe se sont livrés à une interview lors de leur passage à Bordeaux, il y a un peu plus d’une semaine…
Après un premier concert au Grand Mix de Tourcoing dont on vous avait donné quelques impressions (à retrouver ici), c’est cette fois-ci à la salle des fêtes de Bordeaux grand parc que l’on a eu l’occasion de discuter avec deux des membres des Naive New Beaters. C’est dans une ambiance très conviviale qu’Eurobelix et David Boring ont répondu à nos questions sur leur dernier album, sa date de sortie, et ses featurings, entre autres…
Vous aviez joué en 2017 au Krakatoa, contents de revenir à Bordeaux ?
Eurobelix : oui grave !
David Boring : Je ne me rappelais plus que c’était au Krakatoa, mais oui ! Bordeaux ça a été la première ville dans laquelle on ait joué après Paris, c’était au Zoo Bizarre, qui s’est ensuite appelé l’Hérétique, qui s’est ensuite appelé le Plug et maintenant ça se rappelle l’Hérétique… Je crois… On a joué au 400 aussi, avec Teki Latex.
C’est votre troisième date d’affilée ce soir, vous gérez bien la fatigue ?
David Boring : On se supporte plus trop, mais sinon ça va ! (rires) Alors là il y a Mik (ndlr : régisseur des NNBS) qui est là mais il nous tourne le dos…
Votre dernier album Fun Hours c’est une sorte de suite de À La Folie, mais si on prend ça littéralement est-ce que ça voudrait dire qu’on ne peux pas avoir de « fun hours » quand on aime à la folie ?
Eurobelix : En fait, avec A La Folie on s’était fait lourder par nos copines globalement en même temps, et donc l’album était un peu plus énervé.
David Boring : Un peu plus agressif c’est vrai.
Eurobelix : Et on a retrouvé des copines depuis, donc l’album est plus solaire !
David Boring : Plus bicéphale… Plus sérieusement dans A La Folie il y a eu des moments où c’était plus hérétique, d’autres moments qui étaient plus « down » alors que Fun Hours il a quand même une sorte de constance dans les bons moments !
À La Folie était très puissant, vous maltraitiez vos instruments, vous criiez dans les micros, comment est-ce qu’on « s’assagit » en trois ans ?
David Boring : On se fatigue, on se fatigue beaucoup ! (rires)
Eurobelix : C’est une ambiance aussi, comme on l’avait composé dans la tournée on était dans une ambiance plus festive.
David Boring : C’est vrai que j’en avais un peu marre de gueuler dans le micro ! Donc je me suis dit que j’allais faire des trucs plus cool et donc je suis moins fatigué et en plus ça crée un truc plus sweet.
Des mecs en costard en 2016 à une décapotable piscine (pochettes des albums respectifs) en 2019, c’est quoi la transition?
David Boring : C’est vrai que sur À La Folie il y avait un parti pris où on était plus sérieux…
Eurobelix : C’est aussi la thématique du mariage !
Du coup une piscine décapotable c’est quel genre de thématique ?
David Boring : C’est la thématique du bien être en balnéothérapie ! (rires) La balnéothérapie nous a beaucoup apporté pendant nos ruptures alors on voulait lui faire honneur…
Eurobelix : La philosophie c’est aussi de se dire qu’il faut profiter des bons moments, même quand tout ne va pas bien, et au final c’est mieux de se concentrer sur ce qui est cool parce que se faire de la bile ça change pas trop la situation.
Vous avez enregistré des morceaux avec des artistes assez rock, je pense par exemple à Izïa, sur Fun Hours il y a un featuring avec Jean Jass qui représente bien la scène rap actuelle, est-ce qu’il y a un style de musique qui vous inspire plus qu’un autre?
David Boring : on s’était dit qu’il y avait un truc un peu plus 70’s black soul/disco dans nos inspirations, mais qui danse quand même ! Moi j’écoutais pas mal Gus Dapperton par exemple.
Eurobelix : et par rapport aux featurings, on aime bien au contraire faire des ponts et varier les plaisirs.
David Boring : on avait sorti une mixtape et tous les featurings étaient déjà très différents dessus. Il y avait les BB Brunes à côté d’Oxmo Puccino et aussi d’Izïa, avec le titre que l’on a recyclé sur le disque !
Pour un groupe qui chante en anglais, toutes vos collaborations (ou presque) sont avec des artistes français, c’est un choix voulu ou plutôt inconscient ?
David Boring : On a essayé d’avoir des featurings américains et le label nous a dit « on a la mallette pour ça », et même avec ça ils n’ont pas voulus (rires)
Eurobelix : On avait une très belle accroche avec Anderson .Paak qui avait beaucoup aimé un morceau qui est sur l’album qui s’appelle Holding Love, et on aurait bien aimé qu’il chante sur le titre. Au final, il y a eu différentes histoires qui font que ça ne s’est pas fait.
David Boring : Mais c’est vrai qu’à la base on est allé chercher un peu partout !
Ces choix c’est parce que ce sont des connaissances ou c’est des gens dont vous aimez le travail sans forcément les connaître ?
Eurobelix : Pour le coup Izïa c’était vraiment une amie, JeanJass collait très bien au morceau même si on le connaissait pas forcément trop à la base et Ana Zimmer c’est parce qu’on a fait le titre avec elle.
Dans les clips que vous avez fait pour les titres avec JeanJass et Ana Zimmer, mais aussi dans l’album en général il y a une ambiance de « partir loin », de vacances et de voyage, c’est une sensation dont vous avez besoin dans la vie de tous les jours?
David Boring : C’est un process qu’on avait amorcé déjà sur A La Folie mais qui s’est encore plus développé avec Fun Hours, le fait de partir à la campagne, ou dans le manoir d’Eurobelix en Ardèche ou à Los Angeles, pour nous permettre de nous renouveler de l’intérieur. Fun Hours c’est un album de voyage que l’on a sorti après l’été…
C’était prévu de sortir cet album mi-octobre ?
Eurobelix : Franchement ? Non. (rires)
David Boring : Ensuite on l’a post-rationalisé en disant « c’est un peu le dernier rayon d’été » mais au final, non… C’est vrai que c’est un peu comme voir des publicités pour les vacances, mais à la rentrée. Mais pour autant, si ça s’est passé comme ça c’est que ça devait arriver de cette manière…