Interview : Sébastien Lussagnet, directeur du Festival ODP Talence
Avec l’annonce de Bob Sinclar s’ajoutant à la programmation du Festival ODP Talence, rencontre avec son directeur : Sébastien Lussagnet.
Ce mercredi 6 mars, le Festival ODP Talence a dévoilé un nouvel artiste de sa programmation. On retrouve ainsi Bob Sinclar qui s’ajoute à un line-up déjà assez attractif, pour un festival qui s’annonce haut en couleur. Nous avons pu discuter à cette occasion avec Sébastien Lussagnet, pompier Brugois mais aussi directeur du festival et président de l’association Œuvre des Pupilles, pour en savoir un peu plus sur le passé, le présent et le futur du festival.
Pour quelqu’un qui ne connaitrait pas le festival, est-ce que vous pourriez en faire une présentation rapide ?
Alors le Festival ODP Talence, c’est un festival qui a pour objectif de mettre en lumière l’association Œuvre des Pupilles et de récolter des fonds au profit de cette dernière, mais c’est une démarche que l’on veut faire dans la gaieté, la joie et la bonne humeur. L’œuvre des Pupilles est une association que l’on sollicite quand ça va très mal dans la famille des Sapeurs-Pompiers et nous avons décidés, voilà, de faire quelque chose à son profit, mais de le faire dans la joie et la bonne humeur.
Donc c’est une démarche autant musicale que caritative ?
Voilà, à la base c’est un événement culturel de qualité qu’on souhaite convivial et élégant, mais derrière, oui, on veut qu’il apporte quelque chose à une association qui nous est très chère.
ODP c’est donc l’acronyme pour Œuvre des Pupilles ?
C’est l’acronyme utilisé dans le monde des Sapeurs-Pompiers oui. Quand on parle, nous, de cette association, quand il y a un décès, on dit « Il vont être pris en charge par l’ODP », et donc c’est arrivé assez naturellement. Et le Festival ODP s’est transformé depuis l’année dernière en Festival ODP Talence, et on y tient.
Parce que c’est à Talence !
Parce que c’est à Talence, et parce que la mairie nous apporte beaucoup dans cette organisation, donc c’était un moyen aussi pour nous de leurs apporter quelque chose.
C’est vrai qu’il y a beaucoup de festivals qui ont lieu dans les alentours de Bordeaux, je pense aux Campulsations et aux Vibrations Urbaines à Pessac par exemple, Talence c’était un choix naturel pour vous ?
Aujourd’hui, le choix du site (Parc Peixotto) est un gros coup de cœur. C’est en allant jogger que j’ai découvert le site, en 2011 et de par sa beauté, son devers naturel qui permet d’avoir une superbe vue et puis parking/tram/bus qui arrivent juste à côté, pour nous c’était un peu l’idéal. On voulait un site en intra rocade, et derrière on a aussi une municipalité qui avance avec nous donc tout ça réuni, il n’y avait plus qu’à faire !
Comment elle est venue cette idée de faire un festival musical pour l’association ?
En fait, en 2005 nous avons initiés des raids sportifs au profit du Téléthon dans lesquels on a embarqué Éric JeanJean, animateur de RTL en tant que parrain. Il nous a dit « moi je suis pas très physique, mais là où je peux vous aider peut-être, c’est en rajoutant de la musique dans l’évènement ! ». Donc on a commencé aux travers de nos raids, à rajouter quelques concerts.
Sur la route des raids ?
Oui voilà, on s’arrêtait dans certaines villes, et on organisait : à Montpellier, au Bikini à Toulouse, ici à Bordeaux… Et on a fait des concerts donc on a découvert ce qu’était une fiche technique, un rider d’artiste, enfin… Puis on a fait ça pendant 10 ans, et on s’est dit, bon, on pose les valises et on fait quelque chose chez nous, en l’occurrence en Gironde, et on essaye de faire quelque chose d’assez gros ! Donc l’idée d’un festival est venue, et on va le faire au profit de la cause qui tient le plus à cœur à la famille des Sapeurs-Pompiers. Voilà comment l’idée est venue, et au bout de trois ans, donc 2015 : la première édition.
Donc c’est resté dans la famille des Sapeurs-Pompiers ?
C’est resté entre copains, mais ça a grossit ! Aujourd’hui le comité d’organisation du festival c’est 50 personnes, et ensuite au total c’est environs 700 bénévoles qui se relaient du montage au démontage.
C’est quoi votre recette pour un bon festival ?
Ma recette pour un bon festival… Je dirais : un beau site, un endroit joli où les gens n’ont pas de soucis pour venir, ensuite il faut que ça ait de la propreté… C’est aussi de la qualité à tous les niveaux, que ce soit technique, artistique, mais aussi dans les produits que l’on peut proposer. Et par rapport à tout ça, c’est aussi un prix cohérent. Avec tout ça je pense qu’on peut donner aux gens envie de revenir, ce qui est le cas puisqu’aujourd’hui on a plus de 35% de gens qui sont déjà venus qui reviennent.
Puis ça ramène beaucoup de monde, l’année dernière c’était 18 000 personnes, c’est ça ?
Oui c’est ça, l’année dernière c’était 18 000 personnes et l’année d’avant 21 000. Donc voilà, j’ai la certitude d’une chose, c’est que les gens sont considérés et passent un bon moment quand ils viennent. Il se font pas allumer, une bière 33cl c’est 3 euros, un soft c’est 2 euros… Enfin on essaye d’amener avec nos prestataires des tarifs cohérents tout en restant dans le caritatif !
Pour la cinquième édition, est-ce que vous auriez cinq mots pour caractériser le festival ?
Cinq mots… Il faut que j’y réfléchisse ! Je dirais : Copains, Cause, Ambiance, Fête et… Bénévoles !
C’est un bon programme ! D’ailleurs, qu’est ce que vous avez prévu dans le programme du festival ?
On développe cette année, en plus des autres années, un Festival ODP Kids le samedi et le dimanche en journée. Donc des animations tournées vers l’initiation aux gestes qui sauvent, au monde Pompier, mais aussi des animations autour de la danse, de la musique… Tout ça de manière sympa, conviviale, et le tout dans la gratuité.
Ces animations, notamment les gestes qui sauvent, c’est aussi accessible aux parents et aux adultes ?
Alors il y a une partie secourisme à l’attention des petits, mais après l’initiation aux gestes qui sauvent, elle a lieu sur 2 heures de temps, du vendredi au dimanche, de 10h à 12h et de 13h30 à 15h30, elle est gratuite, elle est sur inscription sur notre site et ça c’est accessible en effet, dès l’âge de 10 ans !
ODP Talence, c’est parti pour durer ?
C’est au jour le jour, après, bien sûr que personne n’a envie que ça s’arrête ! Mais on reste une association qui avance avec ses moyens, et aujourd’hui, on ne sait pas de quoi est fait demain. On donne tout systématiquement dans le but d’avoir aucun regret, ça c’est évident et pour l’instant y’a pas de raison que ça s’arrête.
