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[Report] The Rolling Stones @ U Arena, le 22 octobre 2017

[Report] The Rolling Stones @ U Arena, le 22 octobre 2017

Les Rolling Stones ont inauguré l’U Arena de Nanterre avec trois concerts sold out ! Nous y étions…

15h45 – Esplanade de la défense

Devant nous se dresse le monstre, que dis-je, l’arche de la défense. Univers de bitume, de grisaille et de costards cravates, nous voici sur l’esplanade venteuse et froide, cœur de la puissance économique de la France. Ici, tout est ordinairement vertigineux, rectiligne et rationnel.

Ordinairement. Ce soir, un vent de liberté tout droit venu des 60’s va radicalement changer l’atmosphère : The Rolling Stones. Depuis plus de quatre ans, l’Arena 92 est en travaux pour devenir l’U Arena, la plus grande salle de spectacle d’Europe. Le pari est réussi. Avec une capacité d’accueil de 40 000 spectateurs et trois concerts SOLD OUT, les quatre septuagénaires sont encore capables de rassembler les foules, c’est indéniable. Et quel défi pour les autorités ! Saluons leur travail, nous pourrons profiter d’un concert d’envergure en toute sérénité.

16h – Parvis de l’U Arena

Après avoir passé les nombreux barrages de sécurité, nous arrivons devant l’U Arena. La salle est moderne, imposante. Malgré une ouverture des portes à 18h, nous sommes surprises de voir le peu de monde dans la queue. Un rayon de soleil apparaît, les visages s’éclairent. Tous les âges, toutes les catégories sociales, provinciaux et parisiens, français et étrangers… nul ne se ressemble mais nous nous sommes tous rassemblés, preuve qu’un concert des Stones est un événement immanquable. L’ambiance est agréable et calme. Si nous n’arborions pas tous une grosse langue rouge, il ne paraîtrait pas évident que nous sommes venus assister à un concert de Rock n’ Roll.

18h – Ouverture des Portes

Réussir à obtenir une bonne place dans une si grande fosse relève d’une réelle organisation. Nous avions choisi au préalable de nous diriger vers le côté gauche de la scène pour avoir une bonne visibilité. Installées derrière les barrières de la seconde fosse, nous avons une vue imprenable sur la scène et son avancée, bien qu’un peu éloignées. Cette salle est définitivement impressionnante. Face à nous, quatre gigantesques écrans, derrière nous, des milliers de places assises. La première partie débute à 20h. Dans une euphorie collective, les gens font connaissance. Qu’ils soient des inconditionnels des Stones ou novices en la matière, le public semble sentir qu’il va vivre l’un des plus grands concerts de sa vie.

20h – Cage The Elephant

Ils avaient toutes les chances de sembler bien fades face aux colosses qui allaient les suivre. Pourtant, Cage The Elephant – groupe de rock américain formé en 2006 – est une très belle surprise. Avec un son garage qui nous manquait, le chanteur Matt Schultz et son groupe nous embarquent dans leur univers inquiétant et loufoque à la Orange Mécanique. Inutile de connaître leur répertoire pour être conquis, ils nous offrent une performance musicale et scénique excellente. Le concert des Stones n’a pas encore commencé que nous faisons un premier constat réjouissant: le Rock n’ Roll n’est pas mort.

21h30 – No Filter

On ne les présente plus. D’ailleurs, même si nous le voulions, que pourrait-on dire. Il n’y aurait pas suffisamment de superlatifs pour s’élever à la hauteur de ce groupe de légende. Alors, pour ceux qui les connaissent mal, au lieu de vous donner des chiffres impressionnants pour résumer leur carrière, parlons simple, parlons musique. Les Rolling Stones, c’est d’abord un son de guitare reconnaissable entre tous : originellement celles de Keith Richards et Brian Jones – qui fut remplacé par Mick Taylor et enfin Ron Wood depuis 1975. Au son caractéristique de ces guitares, vient s’ajouter la rythmique Rythm N’ Blues du batteur Charlie Watts. Et enfin, la voix unique de Mick Jagger, sensuelle et exubérante. Les Stones, c’est aussi la recette à succès du duo de composition Jagger/Richards qui a su s’approprier le rock et le faire sien. Et puis, les Rolling Stones, c’est une histoire d’amitié qui perdure depuis plus de 55 ans, malgré le succès, les drogues, les femmes, malgré tout.

Les lumières s’éteignent…

« Ladies and Gentlemen… The Rolling Stones! »

 

Le public hurle…

Les quatre acolytes ouvrent avec l’électrisant Jumpin’ Jack Flash. Ce qui saute aux yeux, c’est qu’ils n’ont rien à envier aux plus jeunes. Septuagénaires, peut-être, mais le Rock n’ Roll n’a pas d’âge, et ils en sont les maîtres. Keith Richards, bandana sur la tête et clope au bec, joue avec le public, hilare. Ron Wood, dont la coupe de cheveux douteuse reste inchangée, est énergique et souriant. Charlie Watts, égal à lui-même, est impassible. Quant à Mick Jagger, il n’a rien perdu de sa superbe. Et ce n’est pas tant son déhanché que sa voix qui est surprenante. Leur son est intact, et leur expérience nous permet d’assister à un concert qui dépasse nos espérances.

Pendant deux heures, ce ne sont plus des légendes. Ils ne sont pas venus ressusciter le passé, ils sont encrés dans le présent. Leur musique n’a pas de rides. Ils n’ont pas perdu leur insolence, ou leur humour. « Ça va Paname ? Prêts à s’enjailler ?! » nous balance un Mick Jagger survolté. Alternant classiques (It’s Only Rock n’ Roll, You Can’t Always Get What You Want, Paint It Black…) et reprises blues de leur dernier album Blue & Lonesome (Hate to See You Go, Ride ‘Em on Down), les Stones nous jouent un bel étendu de leur répertoire, nous prouvant, une fois encore, qu’ils sont des musiciens, des interprètes, et des performeurs de génie. Nous prouvent-ils quelque chose ? Ou nous entraînent-ils simplement dans leur univers, comme ils l’ont toujours fait? Sans doute ont-ils dépassé le stade des qu’en-dira-t-on. C’est un bonheur pour eux d’être sur scène, de jouer, de partager. Ils s’éclatent, et ça se voit. Plus les morceaux passent, plus la foule est en délire.

Mick Jagger quitte la scène. Keith Richards prend le micro pour deux chansons. Durant Slipping Away, le temps se suspend pour offrir à Keith l’hommage qu’il mérite. Et c’est avec Miss You que Mick Jagger revient, plus séduisant que jamais.

La fin de leur set est un feu d’artifice. Chaque chanson provoque cris et joie. Tout le monde danse, le sourire aux lèvres. Les accolades de Mick et Ron, la complicité de Keith et Chris, c’est un moment de communion. Les remarquables musiciens et choristes qui accompagnent les Stones y participent. Le set se termine. Le public ne faiblit pas et ils reviennent pour deux rappels avec Gimme Shelter et Satisfaction.

Il fallait être là pour le croire. Non, ils n’étaient pas à la hauteur, ils étaient au sommet. Ce soir, quatre septuagénaires ont fait danser et hurler 40 000 personnes. C’est pas Rock n’ Roll ça ?!


Setlist

1. Jumpin’ Jack Flash

2. It’s Only Rock ‘n’ Roll (But I Like It)

3. Tumbling Dice

4. Hate to See You Go (Little Walter cover)

5. Ride ‘Em on Down (Jimmy Reed cover)

6. Dancing With Mr. D

7. Angie

8. You Can’t Always Get What You Want

9. Paint It Black

10. Honky Tonk Women

11. Happy

12. Slipping Away

13. Miss You

14. Midnight Rambler

15. Street Fighting Man

16. Start Me Up

17. Sympathy for the Devil

18. Brown Sugar

Rappel

19. Gimme Shelter

20. I Can’t Get No) Satisfaction

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