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Review : Iggy Pop – Free

Review : Iggy Pop – Free

Iggy Pop, après sa Post Pop Depression et sa tournée épuisante, se libère sur un album contemplatif où il prête sa voix aux textes de Leron Thomas.

Iggy Pop a dévoilé son nouveau disque Free le 6 septembre 2019. Son contenu passe en revue la pop indie, le rock mais aussi le jazz. Dans ce melting pot d’influences, il revisite les textes de Leron Thomas dans une production aseptisée et métallique où le travail des textures est prépondérant.

Pop pose les bases de son album avec un premier titre éponyme introductif, Free. Morceau mystérieux et passif dont les seules paroles sont « I wanna be free ». L’ambiance est installée. Annonciatrice d’une douce mélancolie sinistre portée par la voix vieillie de l’iguane.

Par la suite, afin de porter au mieux l’œuvre lyrique de Thomas, Iggy Pop se transforme en véritable crooner-poète au timbre sombre et au vibrato très appuyé (Page). Sur certaines de ses envolées, on croirait même entendre David Bowie beuglant son dernier Blackstar (Loves Missing). Mais si la voix est autant mise en valeur c’est grâce à la simplicité de l’arrangement qui propose de douces guitares et une section rythmique terriblement efficace (Glow In The Dark). Le réel point fort de l’instrumentation ici ce sont les phénoménales trompettes toujours justes dans leurs interventions et agréables dans les harmonies, rappelant Miles Davis à ses grandes heures. Le mélange des timbres modernes et désuets rendent la production magnifique !

Néanmoins, le gros problème de Free est son manque de dynamisme. Trop mou au commencement (Sonali), plus entraînant à partir de James Bond, puis lassant sur la fin (l’accumulation des 3 poèmes finaux). Il paraît absolument clair que le milieu de l’album est le plus intéressant, notamment le single 5 étoiles James Bond avec son refrain et sa ligne de basse déjà culte. Mais aussi Dirty Sanchez qui, malgré un thème portant sur la pornographie scatophile, se distingue en étant la chanson la plus rock de l’album. Enfin, le poème We Are The World, co-écrit par le défunt Lou Reed, dépeint une vision pessimiste mais réaliste de la société actuelle. Vision partagée par le grand-père du punk.

Au final, Free n’est pas mauvais dans son ensemble mais pêche trop dans des longueurs molles. Il montre un Iggy Pop sérieux, parfois trop et manque de folie.


Tracklist

1. Free

2. Loves Missing

3. Sonali

4. James Bond

5. Dirty Sanchez

6. Glow In The Dark

7. Page

8. We Are The World

9. Do Not Go Gentle Into That Good Night

10. The Dawn

Notre sélection : James Bond, Dirty Sanchez, Glow In The Dark, We Are The World.

NOTE : 12/20

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